Super Rabbit **
Par Martin Wautié. Manolosanctis, 16,50€, le 3 novembre 2011.
Il porte un masque orné d’oreilles longues et de moustaches, une cape, un slip, des gants et des bottes rouges. C’est… Super Rabbit, un super-héros déprimé. Qui se sent nargué par son concurrent à succès, Mousse Costeau.
Divorcé, au fond du gouffre, ce pseudo-lapin aux pouvoirs très limités se révèle plus efficace quand il s’agit d’avaler des bières que lorsqu’il faut pourchasser les méchants. Mais il se reprend en main, trouve – grâce à son ex-femme – un travail (sérieux, où l’on classe des dossiers entre deux pauses avec les collègues). Et découvre que Mousse Costeau n’est pas le chevalier blanc que l’on croit…
L’idée de départ était très amusante : replacer un super-héros dans un quotidien terriblement banal et contemporain, le faire se heurter au chômage, à la séparation amoureuse et familiale, et même le montrer pantalon baissé sur les toilettes. Mais Super Rabbit ne tient pas toutes ses promesses. Le récit patine un peu, des maladresses ici ou là lui retirent de sa force, et l’on se détache un poil des péripéties de ce lapin pourtant aux petits oignons. Heureusement, le dessin de Martin Wautié scotche le lecteur à ses pages : très élégamment rétro, comportant une belle texture, il donne à cet album une allure de bonbon des années 50, sur lequel on ne crachera pas.
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