Super Rainbow
Lisa Mandel est une super-héroïne. Oui, parfaitement, l’auteure de Libre comme un poney sauvage, Nini Patalo, Princesse aime princesse ou HP parcourt la planète à ses heures perdues pour la sauver. Elle en fait le récit dans Super Rainbow, album totalement excentrique et jouissif. L’histoire de Lisa, donc, et de sa petite amie Francisse, aux prises avec un « terrrrible cumulonimbus ». Par un concours de circonstances, elles se retrouvent dotées de deux combinaisons moulantes et magiques, appartenant aux services secrets : ainsi vêtues, il leur suffit de faire l’amour pour obtenir de superpouvoirs. Forte de ces formidables outils, elles mettent hors d’état de nuire une secte de chauves ou un caniche géant. Mais, catastrophe, Francisse quitte Lisa, qui doit alors trouver d’autres partenaires (une animatrice radio, une internaute transie d’admiration, la fille d’un ogre…) afin de poursuivre sa mission.
Pour ne pas mettre à mal la santé mentale du lecteur de cette chronique, on passera sur la commissaire autoritaire, dont un palot suffit à ôter à quiconque sa libido, les voleurs de combinaison gays, désireux d’être aussi des super-héros, ou encore l’une des ex de Lisa, G. — comme le point —, complètement foldingue. C’est que l’auteure est en roue libre, laisse aller sa fantaisie jusqu’au pur n’importe quoi. Après un léger moment d’étonnement, voire de recul, on embarque avec plaisir dans ce grand huit désopilant. Son trait souple, sans chichis, Lisa Mandel le pare d’explosions de couleurs (quand les héroïnes activent leurs tenues), et surtout d’un humour ultra vif, plein d’autodérision. Elle obtient un feu d’artifice qui flirte parfois avec le mauvais goût, et provoque les rires.
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