Cece Bell est âgée de 4 ans lorsqu’elle devient sourde suite à une méningite. À partir de ce moment va commencer une nouvelle vie. Très vite appareillée, Cece parvient à entendre les sons, sans pour autant les comprendre. Afin de déchiffrer les paroles des gens qui l’entourent, elle doit tenter de lire sur leurs lèvres. Nous sommes dans les années 1970 et les appareils auditifs ne sont pas aussi performants qu’aujourd’hui. Cece est équipée du « Phonic ear », un appareil qu’elle porte sanglé à son buste et dont les fils sont reliés à ses oreilles, où se trouvent des écouteurs. On peut rêver plus discret pour se fondre dans la masse et se faire des amis lorsqu’on est une jeune écolière. Scolarisée avec des enfants qui ne sont pas sourds, Cece est alors obligée de déployer des trésors d’imagination pour éviter d’être stigmatisée. C’est ainsi que va naître un personnage de super héroïne, Super-Sourde.

Voici une bande dessinée autobiographique pleine de tendresse, de courage et d’ondes positives! Les personnages sont ici représentés sous la forme de lapins aux grandes oreilles et à la truffe rose. Associé à un trait tout en rondeur, cela renforce le côté tendre et enfantin de cette histoire jamais mièvre. On s’attache très vite à l’héroïne dont le courage et le dynamisme suscitent tout de suite l’empathie. Le jeune lecteur (à partir de 8 ans) pourra facilement s’identifier car les situations du quotidien à l’école et en famille sont très bien décrites. La force de cette bande dessinée réside aussi dans ses personnages secondaires, tous plus attachants (ou exaspérants) les uns que les autres. De l’amie trop émotive qui vomit lorsqu’elle a peur, à la petite peste qui joue la cheftaine, la galerie de personnages est extrêmement riche et drôle. À la lecture de cette bande dessinée, on comprend l’accueil critique exceptionnel qui lui a été réservé aux États-Unis, où elle a été couronnée du Prix du meilleur livre jeunesse américain.