Supergirl – Being Super
Les origines de Superman on connaît. Celles de Supergirl un peu moins. Au sens de, « on nous les a un peu moins racontées » parce qu’en vrai, ce sont EXACTEMENT les mêmes : remplacez Clark par sa cousine Kara, la bourgade Smallville par le bled Midvale et… voilà ! Destin à la Moïse, expédiée bébé par ses parents depuis un Krypton à l’agonie dans une nacelle spatiale, enfance rurale protégée par, ici, un oncle et une tante adoptifs, super pouvoirs tenus secrets pour son propre bien, éveil à l’héroïsme l’adolescence venue… Rien ne manque. On est en terrain connu.
Et pourtant, on se laisse prendre par Being Super, qui s’intéresse au personnage au seuil de son seizième anniversaire. Ce récit complet publié par Urban, dans son nouveau label Urban Link dédié aux récits complets ados/jeunes adultes, s’acquitte de tous les passages obligés mais entre chacun d’eux, la scénariste Mariko Tamaki (Cet été-là, Mes ruptures avec Laura Dean) laisse à son héroïne le temps de respirer et trouve le ton juste. La comparaison est cruelle mais tout ce que Jordie Bellaire échouait à faire avec Buffy dans le récent reboot paru chez Panini fonctionne avec Supergirl sous la plume de Tamaki. L’autrice canadienne s’en remet à des dialogues bien sentis pour fondre assez naturellement ce personnage créé en 1959 dans un contexte apte à parler aux ados d’aujourd’hui. Avant d’être une extraterrestre capable de soulever un tracteur à mains nues, Kara est une gamine de son âge et de son époque. Sûre d’elle mais moins parce qu’elle peut découper une porte blindée avec ses yeux que parce qu’elle sait qu’elle peut compter sur sa famille et ses amies, elle a aussi des doutes et, même, un ennemi juré contre lesquels être la cousine du Man of Steel n’est d’aucune aide : l’acné (avec à la clé une scène, disons, surprenante). Super, c’est peut-être un peu exagéré mais vraiment pas mal, ce récit initiatique l’est assurément.
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