Swan #1
Scottie et sa soeur Swan arrivent à Paris en 1859. Ils sont persuadés que ce n’est pas dans leur Amérique qu’ils accompliront leur rêve de devenir peintres, c’est bien là, dans la cité lumière. En pleins travaux herculéens menés par le baron Haussmann, la capitale bouillonne de toutes parts, aux Beaux-Arts et dans les bistrots, dans les Salons de peinture, les salles du Louvre ou dans les ateliers sans le sou. Car ceux qu’on ne nomme pas encore les Impressionnistes fourbissent leurs armes et leurs pinceaux pour bouleverser l’ordre établi.
On attendait beaucoup du nouveau projet de Néjib, qui nous avait emballés avec Haddon Hall et encore plus avec Stupor Mundi. Hélas, l’attente était peut-être trop forte car c’est une petite déception qui point à la lecture de ce premier tome d’une trilogie annoncée. Attention : le fond historique et l’angle choisi sont intéressants, les personnages attachants et/ou fascinants, le dessin expressif et agréable. Mais il y a quelque chose qui nous maintient à distance de l’enjeu et des tourments des protagonistes. Des dialogues pas assez dynamiques peut-être, un dessin souvent très jeté – qui fait penser parfois à celui de l’illustrateur Quentin Blake – et mais manquant de densité narrative et de force, un regard pas assez empathique, la complexité de mêler personnages de fiction et figures historiques… Difficile de mettre le doigt sur le manque de cet album, mais on peine parfois à vraiment s’intéresser à la trajectoire sinueuse de l’héroïne et surtout à celle, pénible, de son frère. Heureusement, les tourments de Degas, les coups de sang de Manet et la description d’un Paris engoncé dans un conservatisme rassurant mais prêt à exploser comme une cocotte-minute artistique sous pression valent le détour. De quoi nous faire lire la suite, assurément, en espérant une once de folie supplémentaire.
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