Tabula Rasa
Le pays a été ravagé par une étrange épidémie : un complément alimentaire a provoqué des mutations terribles au sein de la population, et les nouveaux humains difformes, par vengeance et esprit de clan, se sont retournés contre les « normaux ». Tout n’est plus que désolation dans ce monde, où tentent de survivre au jour le jour deux ados, en quête d’une légendaire communauté protégée des mutants…
Sur une thématique et une atmosphère proches de Post Mortem, Pierre Maurel se détache de son discours politique pour arpenter les sentiers d’un road-movie post-apocalyptique finalement plus classique. Ce qui permet à l’auteur de Blackbird de se concentrer sur ses personnages et leurs mésaventures, pour lesquels tout est question de confiance et d’espoir. On retrouvera néanmoins une petite touche de critique sociale, mais pour mieux impulser les rebondissements de la dernière partie. Avec son dessin vif et son sens aigu de la narration efficace, Pierre Maurel réussit très vite l’identification du lecteur à ses jeunes héros, élément indispensable à tout récit de ce genre. Et cela, grâce notamment à des décors sobres et réalistes, et à des mutants finalement très humains (on pense à ceux de Black Hole de Charles Burns). Si Tabula Rasa ne révolutionne pas le genre, il se pose comme un livre efficace et attachant, une alternative convaincante et intelligente au tsunami de BD zombies qui déferlent depuis quelques temps.
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