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Les + du blog : MEMOIRES DE JACQUES SADOUL 4/7
31 mai 2006 | admin 1
En 1969, les fans de SF tombent en catalepsie en découvrant, dans la prestigieuse collection du livre d’anticipation aux éditions Opta, les aventures d’Elric le nécromancien, imaginé par Michael Moorcock. En prime, de somptueux dessins dessinés par Philippe Druillet. On retrouvera ces chef-d’oeuvres dans Yragaël. La plupart, hélas, en couleurs.
« PHILIPPE DRUILLET DÉCOUPE, ZOOME, TRANSFORME
UNE GRANDE PLANCHE EN UNE SÉRIE DE PETITES IMAGES »
En moins de deux ans nous eûmes la plus belle collection de bandes dessinées qu’on puisse imaginer avec des auteurs tels que Binet, Bretécher, Coyote, Edika, Franquin, Geluck, Gotlib, Liberatore, Maëster, Margerin, Mœbius, Pétillon, Hugo Pratt, Quino, Rosinski, Tardi, Van Hamme, Martin Veyron, Vuillemin, Walthéry, Wolinski, et les Américains Phil Davis, Alex Raymond ou Dave Stevens. À l’exception d’Astérix, Luky Luke et Blueberry, tous les grands personnages étaient là.
Certains auteurs de Dargaud, toujours opposé au projet, exigèrent même de figurer à notre catalogue. Ce fut le cas de Philippe Druillet – un ami depuis l’époque où il illustrait des nouvelles à Hitchcock Magazine ou des volumes du Club du Livre d’Anticipation pour moi – qui nous donna Yragaël, Vuzz et Les 6 Voyages de Lone Sloane. Dans le cas de ses albums, où nombre de dessins occupent une pleine page, la technique de remontage imaginée par Deleplace était impossible, aussi Philippe Druillet se chargea lui-même de concevoir l’édition de poche. Il découpa, zooma, transforma une grande planche en une suite de petites images. Le résultat fut étonnant même si, forcément, moins frappant que les immenses dessins d’Yragaël par exemple.
Au festival d’Angoulême, lors d’une conférence de presse, Jacques Goupil et moi fûmes violemment pris à partie par un journaliste pour le « massacre » des albums de Druillet. Philippe était dans la salle et se chargea de faire taire le détracteur sans le convaincre d’ailleurs car, en sortant, j’entendis cet homme dire à un ami : « C’est peut-être Druillet qui s’est occupé de l’édition de poche, mais c’est un massacre quand même. »