Le château de son père est attaqué et la princesse Talli est obligée de prendre la fuite. Échappée de justesse, elle part à toute vitesse avec un chevalier de renom comme garde du corps. Arrivée dans un village, elle rencontre un vendeur d’armes peu commun et son apprenti, qui se révèle être un épéiste de talent. Ces deux hommes la cachent et l’aident à semer les soldats qui la poursuivent, puis finissent par se lier à elle pour commencer une aventure qui s’annonce riche en événements.

Sourya Sihachakr n’est pas inconnu des amateurs du label 619 des éditions Ankama. Après avoir travaillé sur les 3 tomes de Rouge (spin-off de Freaks Squeele), on a également pu découvrir ses dessins dans Doggybags 12. Talli – Fille de la lune est sa première série en solitaire et, pour son premier scénario, il s’en sort à merveille. Lecteur féru de bandes dessinées japonaises et amateur de jeux vidéo depuis son adolescence, l’auteur nous livre un volume dense en noir et blanc qui rappelle inévitablement le manga. Avec son format moyen à la Lastman, son sens de lecture français, son prix relativement élevé, son absence de jaquette et sa couverture texturée, il prouve par contre dès le départ que s’il en reprend les codes, Talli n’est pas là pour singer un type de BD particulier.

Dans ce premier tome, on découvre les personnages qui deviendront petit à petit les acolytes de Talli. On apprend à connaître chacun d’eux et on les voit petit à petit prendre une place et un rôle dans cette aventure hommage aux RPG japonais (Final Fantasy, Dragon Quest, Suikoden…). L’univers et les planches de ce récit au bon goût d’heroïc-fantasy médiévale sont très travaillées. Le trait délicat, les nombreuses petites hachures et l’utilisation de trames subliment un dessin vif et ravissant. Prévue en 5 tomes, cette aventure naissante offre de bien belles promesses et donne sérieusement envie de découvrir la suite.