Tarzan, Seigneur des signes
Voilà un album singulier aux partis pris forts. Sur les pages impaires, des planches rappelant les comics, aux dessins à l’encre noire très dense. En regard, sur les pages paires, des cases séquentielles qui développent un méta-discours sur ce que serait cette œuvre de Tarzan, ce qui l’a construirait, ce qu’elle ne serait pas, la manière dont elle serait reçue, etc.
Les dessins sont difficiles à interpréter, le discours semble être une parodie de discours, la composition fait état des ratures et des crayonnés. Scotchs, tampons et autre « intrus » graphiques font partis de l’œuvre. Les fans de L. L. de Mars, artiste aux multiples facettes qui publie depuis 1996 (voir son récent Sous les bombes sans la guerre), trouveront dans cet opus un nouveau témoignage de ses expérimentations graphiques (voir aussi son travail sur www.le-terrier.net). Les amateurs éclairés y liront des références aux différentes adaptations de Tarzan, et à leurs auteurs : Johnny Weissmuller, interprète au cinéma, Burne Hogarth, dessinateur d’un Tarzan à succès pour la presse américaine dès 1936, ou encore les éditions Sagédition qui publièrent de nombreuses aventures de l’homme singe.
C’est donc quitte ou double : soit on se laisse emporter par cette expérience de lecture qui réveille les neurones, soit on reste dubitatif devant un tel ovni. Devant la radicalité de la proposition, difficile de faire autre chose que la décrire et de suggérer que chacun la vive un peu, et se fasse son idée.
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