Dans un salon de tatouage d’une grande ville japonaise, Yoshi oeuvre sans relâche. Au rez-de-chaussée, il fait le tout-venant : dragons, carpes, dessins standards… Mais en haut, dans une petite pièce confidentielle, il apprend patiemment l’art véritable du tatouage et son sens, aux côtés d’un maître dont la clientèle, très discrète, est composée uniquement de truands…

Tatouages et yakuzas, grosses motos et jolies filles, ce premier tome d’une trilogie joue la carte du polar moderne et clinquant. Avec pour décor un Japon familier et éclairé au néon, des personnages plutôt bien campés, on ne s’ennuie guère. Toutefois, on reste (pour l’instant ?) un peu sur sa faim, car tout cela demeure bien classique et les auteurs de l’excellente série Ken Games nous avaient habitués à davantage de surprise. Ici, on aimerait plonger plus avant dans les secrets des tatouages, dans les rituels des yakuzas, dans un Japon moins policé… Trop sage et trop lisse, même au niveau du dessin, ce premier tome de Tebori se conclut néanmoins sur un effiace appel du pied à lire le volume suivant, prévu pour septembre ; et le cahier graphique en fin d’ouvrage ne gâche rien. On lui accorde donc, pour le moment, le bénéfice du doute.