Tempête au haras
Jean-Philippe est né dans une écurie. Au sens figuré autant qu’au sens propre : ses parents élèvent et préparent des chevaux de course dans un haras normand, pour le compte d’un richissime allemand ; et le bébé est arrivé en même temps qu’un poulain, sur la paille d’un box. Dès lors, un lien invisible et fort s’est tissé entre les chevaux et le petit garçon, qui se voit évidemment devenir jockey. Jusqu’à ce soir d’orage, où une pouliche apeurée brise le dos de Jean-Philippe, lui faisant perdre l’usage de ses jambes.
Après ses débuts en compagnie d’un scénariste (Wilfrid Lupano, pour Le Singe de Hartlepool) et son premier projet solo (l’excellent Max Winson), Jérémie Moreau se lance dans une adaptation littéraire. Bien aidé par l’auteur du roman jeunesse d’origine, Chris Donner, notamment pour les dialogues, le jeune dessinateur construit un univers cohérent et immédiatement palpable. Son découpage et ses variations de plans sont dynamiques, ses personnages bien campés, notamment par des regards aux expressions fortes et précises. Tout en mouvement et en sensibilité, ses planches à la mise en couleurs subtile réussissent à allier ravissement graphique et efficacité narrative. Le résultat est passionnant et émouvant, tout public et haut de gamme. Décidément, Jérémie Moreau est un crack.
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