Tempête sur Bangui #2
L’auteur centrafricain Didier Kassaï reprend les armes – ses pinceaux –, afin de donner sa vision, unique et lucide, de la réalité du conflit en Centrafrique. Dans le premier volume de Tempête sur Bangui, la capitale avait été réduite en cendres, par l’affrontement des rebelles Séléka et des troupes du président Bozizé. L’auteur avait d’ailleurs poursuivi la dénonciation des exactions dans un objet artistique singulier Maison sans fenêtres. Ici, la ville renaît, petit à petit. Le bruit des moteurs et la cacophonie ambiante reprennent leurs droits. Bien sûr, les tensions ne sont jamais loin et les soldats français de l’opération Sangaris patrouillent. Une étincelle et tout pourrait repartir. En théorie, la rébellion Séléka n’existe plus, un pouvoir légal incarné par le président auto-proclamé Djotodia est censé la remplacer. Mais les hommes en armes sont légions et les heurts, notamment entre musulmans et chrétiens, sont réels. La Centrafrique reste une bombe à retardement.
Didier Kassaï continue donc à narrer la vie dans sa ville, celle où il évolue, lui et sa famille. Observateur privilégié et impliqué, il utilise sa ligne claire naïve et colorée pour mieux encore dépeindre une Afrique vivante mais abîmée. Alternant réflexions politiques et scènes du quotidien vécues et traduisant les tensions, cet opus continue à immerger le lecteur dans une situation pas ou peu traitée par les médias et pourtant cruciale dans l’échiquier politique africain, tant les conséquences internes et externes à cette crise sont nombreuses.
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