Terre de feu #1
Par Hugues Micol et David B. Futuropolis, 15 €, le 10 avril 2008.
Saluons ici le retour en grande forme de David B. ! Après le décevant Par les chemins noirs, il offre un album étincelant comme la glace d’un iceberg et brûlant comme les flammes d’un bûcher. Lui qui, comme personne, sait mélanger les bagarres de brigands, l’ésotérisme, l’Histoire et les scènes de rêves, propulse ici le lecteur en Terre de feu, à l’extrême Sud de l’Amérique latine. Un territoire propice à l’aventure et chargé de mystères, dessiné par Hugues Micol. On y rencontre des tueurs d’Indiens, un indigène indestructible communiquant avec les dieux, deux sœurs spirites et bien armées, ainsi qu’une bande de mercenaires chiliens. On y retrouve aussi la poésie érudite des Chercheurs de trésor de David B., et une ambiance western-fantastique inspirée d’Edgar Allan Poe – similaire à celle des aventures d’Hiram Lowatt et Placido (La Révolte d’Hop-Frog et Les Ogres, avec Christophe Blain chez Dargaud). Le héros de cette nouvelle trilogie, Nathan Lowatt, est d’ailleurs le frère du protagoniste sus-cité. Mais la parenté entre les deux séries s’arrête là. Terre de feu s’éloigne de l’héritage littéraire de Poe et se tourne plus volontiers vers les dime novels, ces histoires à quatre sous populaires dans l’Ouest américain. Le dessin au lavis d’Hugues Micol rend cet univers aux frontières du rêve bien palpable. On sent le vent souffler, on entend la mer se fracasser sur les côtes, on voit la vie quitter les corps abîmés des cow-boys et des indiens. Et l’on n’a pas envie de se réveiller.
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