Thé de noix ***
Par Lucas Nine. Le Rêveurs, 25 €, novembre 2011.
Un bébé, ça ne fait pas que téter ou dormir ou pleurer. Ça peut aussi porter un haut de forme, scruter les jambes des filles, causer avec des chats, s’inventer mille mondes féeriques. Ou se prendre pour un agent secret du ministère, chevauchant une sculpturale nounou à la poitrine exubérante pour remettre un peu d’ordre (ou de folie) dans ce bas monde. Voilà les occupations d’un nourrisson pas comme les autres, héros de ce Thé de noix.
Fils de Carlos Nine (Keko le magicien, Saubón, le petit canard), l’Argentin Lucas Nine emprunte les mêmes sentiers oniriques et foutraques que son père, vagabondant dans des territoires graphiques proches, mais tout de même un brin différents. En effet, on retrouve chez le rejeton le goût pour un trait disneyen dévoyé, pleins de mouvements et de textures. Mais son dessin est moins léché que celui du paternel, moins posé mais plus fougueux. Son énergie déborde des cases, le crayonné se distingue sous l’encrage. Comme un tango désarticulé et improvisé, mené à l’instinct. Dans des saynètes cocasses et surréalistes, Lucas Nine rend hommage au cinéma muet et aux pionniers du strip américain, y ajoutant des bavardages décalés et des histoires à dormir debout. Toujours là où on ne l’attend pas, ce Thé de noix se déguste avec un immense sourire aux lèvres et des yeux grand ouverts pour s’imprégner de ce tourbillon graphique extraordinaire. Étonnant et jubilatoire.
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