The Deep Dark
Mags finit péniblement le lycée, trime comme une dingue dans un resto le soir, couche en secret avec la jolie blonde de sa classe et s’occupe de sa grand-mère mal en point. Et elle garde un lourd secret, dans le noir profond de sa cave. Un secret qu’elle doit nourrir quotidiennement… Quand son amie d’enfance revient au village, un peu plus âgée qu’elle et qui a désormais accompli sa transition, solaire et pleine de vie, les fantômes du passé resurgissent.
Autrice du remarqué Le Garçon sorcière et du très chouette La Fille de la mer, Molly Knox Ostertag propose ici un récit long (480 pages!) et prenant, où il est encore question d’identité, de choix de vie, de différences à assumer et de traumatismes à dépasser. Un programme ambitieux, mais qui prend cette fois un tour plus adulte que dans ses précédents livres, dans une mise en scène et en images encore plus soignée. En effet, au-delà des questions de transidentité et de deuil, le propos est sombre, voire carrément glauque, avec meurtre d’enfant, emprise et violence conjugale. De plus, cette fiction joue aussi pleinement sa carte horrifique, vampirique presque, avec la chose cachée au fond de la cave. C’est là le grand talent de l’autrice américaine : assumer une histoire fantastique, pour en offrir, en sous-texte, une vision métaphorique, à savoir qu’à force d’enterrer ses racines et son identité, on finit par s’assécher, se perdre, à ne plus savoir distinguer le bien du mal, ni à reconnaître l’amour qu’on nous porte. Avec un dessin efficace, sans trop de détails, et un jeu malin sur les couleurs, Molly Knox Ostertag offre une lecture fluide et addictive de son récit, bien plus ambitieux et intéressant que nombre de publications classées « young adult » trop marketées.
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