The Devil of the Gods #1
Une œuvre violente rendrait violent. Ce pseudo constat, finalement basé sur pas grand-chose de scientifique, vous l’entendez depuis des années via les médias ou même vos proches s’offusquant de vous voir devenir un possible psychopathe en lisant des « mangasses » violents ! Hors, le premier consommateur de mangas au monde est le Japon, soit l’un des pays au plus bas taux de criminalité sur la planète. Alors attention, le Japon n’est pas non plus la contrée des Petits Poneys : mafia, suicides, tueurs en série, il y a de quoi faire. Mais on est loin des États-Unis, par exemple. Différence de culture, d’éducation, régulation des armes, les réponses simples sont impossibles face à la complexité du phénomène. En tous cas, il semble qu’en Occident, la violence virtuelle soit considérée comme un excitant, alors qu’en Asie, ce soit un exutoire ! La nuance est permise.
Résultat, le Japon produit nombre de fictions horrifiques allant du premier degré malaisant au grotesque le plus burlesque. The Devil of The Gods est un entre-deux, à ceci près que même si les démons ont des faces clownesques, ils n’en demeurent pas moins effrayants. Après un meurtre de masse dans le métro tokyoïte, le coupable reste introuvable. Au même moment, la prostituée Toriko semble avoir un étrange comportement lui faisant même massacrer d’innocents chats errants! Son plus fidèle client, le jeune Renji Amamiya ne tarde pas à découvrir que celle-ci pourrait être en proie à un démon. Le hasard lui fait rencontrer un prêtre exorciste avec lequel il va s’associer, découvrant un monde mystique et cauchemardesque insoupçonné ! Le massacre du métro est-il le signal de départ pour une invasion prochaine ?
Ce qui séduit d’emblée avec ce récit, c’est la qualité de son graphisme très dynamique et charbonneux, collant parfaitement à son ambiance horrifique. La saleté, le basculement entre innocence feinte et machiavélisme affiché, les ténèbres imprégnant chaque page constituent un pur délice glauque ! Si certains trouveront le titre un poil moralisateur, il faut recentrer sur le fait qu’un exorciste est avant tout un représentant de son Église, et donc garant d’une certaine morale classique mais évidente : le Bien contre le Mal. Et à ce niveau-là, la confrontation entre un jeune désœuvré du Japon moderne et un vieux prêtre désabusé mais tenace fonctionne sur un tandem dont la complicité grandissante garantira quelques bons moments de suspense lors de la lecture de ce premier tome, forcément prometteur. Amen!
Kara
KAMIGAMI NO AKUMA © 2019 Tsukasa Saimura, Kozo Takahashi / NIHONBUNGEISHA Co., Ltd.
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