The Golden Boy
Jake aurait tout d’un type lambda et d’un employé modèle si : son frère n’était pas un serial killer allumé ; des zombies et autres goules ne grouillaient pas devant ses yeux quand il ne prend pas ses précieuses pilules ; son père n’était pas un dangereux tortionnaire. Mais que voulez-vous, on ne choisit pas sa famille, ni le monde dans lequel on vit !
Joli exercice de style que ce one-shot dont les épisodes sont parus dans la revue Aaarg!. Antoine Ozanam délivre un mélange des genres assez savoureux, comme une distorsion d’American Psycho à la mode zombie, avec un côté Quatrième Dimension à la sauce Preacher ! Du grand n’importe quoi donc, mais qui trouve sa cohérence dans le parti-pris d’une voix off continue du héros, les rares dialogues étant relégués dans les scènes de flashbacks. Bien entendu, ce procédé narratif, par lequel l’halluciné Jake commente chaque action, est par moments lassant, d’autant qu’Ozanam – grand amateur de voix off – empile autant les clins d’oeil appuyés que les vrais bons mots. Mais le délire est poussé tellement loin que l’on reste accroché à cette histoire tordue qui s’assume. Le dessin éclatant et le découpage hirsute de Kieran (son complice déjà sur We are the night et sur une chouette histoire de Doggybags), débordant de rage, d’énergie et d’humour bien senti, est pour beaucoup dans la réussite de ce projet barré. Un album inégal mais indéniablement attachant.
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