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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | January 9, 2025















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The Good Asian

9 janvier 2025 |
SERIE
The Good Asian
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
COLLECTION
PRIX
29 €
DATE DE SORTIE
25/10/2024
EAN
2386030741
Achat :

Nous sommes en 1936 à San Francisco. Edison Hark est le premier flic de la ville issu de la communauté chinoise. Sa mère travaillait pour une riche famille de Blancs, les Carroway, et quand le patriarche le convoque pour lui demander de retrouver sa gouvernante asiatique, Ivy, Edie se rend dans le quartier de Chinatown suivre une piste. Sur le chemin de la vérité, vont se dresser de nombreux obstacles, à commencer par un tueur masqué à hachette qui rappelle un croquemitaine mythique au sein de la communauté chinoise, Hui Long. Mais dans la grande tradition du roman/film noir, les choses sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît et le plus gros écueil auquel va se heurter l’inspecteur Hark, c’est avant tout le racisme.

the-good-asian_image1Le scénariste Pornsak Pichetshote, qui avait déjà abordé la question de la xénophobie dans l’excellent Infidel, n’a pas choisi son contexte historique par hasard, et questionne en permanence le rapport de l’Amérique alors soumise depuis 1882 au Chinese exclusion act, à ses immigrés venus d’Asie. Inversement, The Good Asian aborde aussi les questionnements identitaires auxquels peuvent être confrontés les enfants d’immigrés. L’intrigue nous est narrée par Edie Hark lui-même, qui ne fait pas mystère de ses contradictions de Sino-américain élevé auprès d’une famille de la haute. Bonne idée que de lui opposer une némésis au parcours inverse : un blond revendiquant son héritage chinois du côté de sa mère, mais rejeté car ses traits ne sont pas assez chinois.

Au-delà de la réflexion historico-politique, The Good Asian est surtout un hommage ultra-stylé et très maîtrisé au hardboiled. Tout ici transpire un amour immodéré pour Raymond Chandler et Dashiell Hammet. Chaque figure obligée du noir est déclinée mais l’auteur réussit à éviter les clichés sur les 300 pages que compte l’intrigue. Celle-ci est, comme il se doit, ultra-touffue, truffée de fausses pistes et malgré tout, remarquablement tenue. Pichetshote et son dessinateur, le français Alexandre Tefengki (Tranquille Courage, Les Ames nomades), inspiré tout du long, ne s’éparpillent jamais, collent au plus près de leur histoire en y intégrant un gros travail de documentation, et maintiennent un rythme constant qui rappelle un autre excellent projet récent dans la même veine : la série Perry Mason sur HBO. Moderne et enlevée, cette enquête au long cours est un des tous meilleurs polars à lire cette année en français, qui n’a pas volé son Eisner de la meilleure mini-série décroché en 2022. En attendant, peut-être, le Fauve Polar à Angoulême.

Traduction : Benjamin Viette

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