The Ride-On King #1
Quand on est président à vie de la Prussie, qu’on est spécialiste en arts martiaux et que, littéralement, rien de vous résiste, on devrait avoir la belle vie. Or, Alexandre Ploutinov s’ennuie. La diplomatie, les comptes publics, la stratégie de défense, le petit jeu politique à l’ombre de sa musculeuse stature, il s’en fiche un peu. Lui, ce qui l’excite, c’est de chevaucher des choses nouvelles. Chevaux, tigres, chars d’assaut, tout ça, c’est coché. Alors qu’il rêve d’aller en quête de terres inconnues, il est victime d’un attentat et est écrasé par une massive statue de lui-même. Et se réveille dans un univers médiéval-fantastique étrange… L’occasion, qui sait, de chevaucher des dragons ?
L’auteur a beau crier haut et fort que son héros n’est pas du tout inspiré de Vladimir Poutine, on sait bien que c’est juste pour la forme. Car c’est bien son avatar qui anime ce récit au point de départ assez loufoque, qui se mue rapidement en isekai au déroulé traditionnel. En effet, ce Ride-On King produit un drôle d’effet quand on arpente les chapitres de son premier tome. Tout d’abord, on est un peu rebuté à l’idée de lire un manga visuellement incarné par la figure d’un chef d’État qui s’est assis sur la démocratie il y a bien longtemps, et dont le dérivé est présenté comme pacifiste, ouvert et généreux. Ensuite, force est de constater qu’on se prend quelques vrais fous rires à voir ce Ploutinov au torse tout en muscles saillants sourire comme un idiot à la pensée de pouvoir chevaucher… un centaure ! Enfin, on reste sur notre faim car le mangaka ne semble pas vouloir, du moins pour l’instant, partir dans un registre totalement absurde, préférant prendre le chemin d’une aventure fantasy classique (quête, équipements, points de compétence, etc.). Le dessin produit la même impression : souvent dynamique et amusant, avec des trouvailles de design, un bon degré de détails et un vrai dynamisme dans le trait, les poses semblent parfois trop se répéter et l’auteur en faire des tonnes inutilement. On garde à cette nouvelle série le bénéfice du doute pour l’heure, mais il faudra aller au-delà des seules grimaces d’un simili Poutine pour séduire sur la longueur.
© Yasushi Baba / Kodansha Ltd.
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