Par Chris Weston et J.M. Straczynski. Panini, 12 €, le 18 février 2009.

Ah, les années 40, période glorieuse pour les super-héros! Des justiciers masqués, tous unis pour dérouiller des nazis, portant fièrement l’idéal démocratique occidental avec des collants taillés dans la bannière étoilée! Manque de bol, douze valeureux héros se retrouvent piégés par des soldats Allemands, qui les cryogénisent… et les laissent à l’abandon dans un sous-sol berlinois! 60 ans plus tard, on les retrouve par hasard et on les sort de leur sommeil glacé. Mais la vie n’est pas simple pour des héros décongelés, le milieu du XXe siècle qu’ils connaissaient étant bien loin derrière eux…

L’idée est brillante. À quoi peuvent servir des super-héros ringards dans le monde d’aujourd’hui? Les uns ne conçoivent pas que la race blanche n’ait pas encore réussi à dicter sa loi, les autres se voient reprocher leurs méthodes expéditives, qui passaient pourtant très bien avant-guerre. Certains sombrent dans une semi-dépression, rechignant à endosser à nouveau leur costume; d’autres encore tentent de jouer la carte du old-school pour se faire de l’argent de poche. Portée par le beau dessin dense et grimaçant de Chris Weston (The Filth), cette histoire lorgne clairement du côté des Watchmen, autour des thèmes « qu’est-ce qu’un héros? à quoi sert-il? qui peut le contrôler? ». Toutefois, porté par une voix off un peu lourde et des redondances pénibles, induisant un rythme trop lent, le scénario de J.M. Straczynski peine à susciter une totale adhésion. Mais on lui laisse le bénéfice du doute en attendant le second recueil de cette série atypique.

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