La lutte des classes est un des sujets préférés des auteurs nippons. Car il ne faut pas oublier que tout art est un reflet sociétal de son époque, et si le manga a connu un tel succès en France, c’est notamment pour sa capacité à parler des problématiques actuelles, même dans des œuvres de fiction. Parmi les sous-thèmes exploités, on retrouve le schéma classique, mais efficace, du vilain et pauvre petit canard jetant la pagaille parmi les riches cygnes de la noblesse et de la bourgeoisie. Ainsi dans le Royaume d’Arialantë, quatre jeunes filles sont sélectionnées tous les cent ans pour hériter des pouvoirs particuliers de la Déesse. Mais si la plupart sont issues de la Capitale Sainte, une cinquième élue venue des quartiers des Réprouvés va faire son apparition.

Représentant 90% de la population du Royaume, les Réprouvés ont la vie dure des nations du tiers-monde. Élevée à l’école de la rue, la jeune Litha devra asseoir son mérite auprès de la société huppée ! S’ensuivra alors un ballet de personnages hauts en couleurs, au passé plus ou moins trouble, autour de notre héroïne, qui ne mâchera pas ses mots pour remettre tout ce beau monde au pas… Ou leur montrer le chemin de la compassion, voire de la rédemption !

Si ce résumé semble constituer les prémices d’une longue saga, étonnamment, il n’en sera rien puisque le récit s’étalera sur à peine 3 volumes ! L’éditeur français affirme que le destin de notre sainte aventurière aura une fin en bonne et due forme (les récits interrompus au Japon étant parfois légion, faute de succès). On peut donc prudemment lever un sourcil de doute, mais on attendra de juger sur pièce. Voilà en tous cas une petite série de qualité mélangeant philosophie de vie et intrigues impériales qui conviendra aux petites bourses, ou pour tout lecteurt débutant en manga !

Kara

© by Tsukasa ARIMA / Kadokawa Shoten