The Wendy Project
Wendy conduit, ses petits frères sont à l’arrière. Une pluie battante, une embardée. Et la voiture qui tombe dans la rivière. Le petit Michael ne reparaît pas, noyé probablement. Mais Wendy en est persuadé : elle a vu une ombre cette nuit-là, une silhouette familière, emporter Michael dans les nuages. Vers le pays imaginaire et ses enfants perdus ?
Belle variation autour de Peter Pan que ce one-shot aux allures de carnet intime, imaginé par les Américaines Melissa Jane Osborne et Veronica Fish. Elles plongent au coeur des tourments d’une ado qui peine à affronter le deuil, celui de son frère mort (ajoutons aussi une dose de culpabilité) et celui de son enfance définitivement enterrée. Son obsession, partagée avec le cadet survivant, pour Peter Pan et son monde magique vire par moments au délire et lui fait perdre pied avec la réalité. La grande force des auteures est de coller au plus près de leur héroïne et de laisser la possibilité de croire en ses hallucinations. Et de proposer un graphisme hirsute et griffonné, entre noir et blanc de journal intime, et irruption de la couleur avec la fantaisie Peter Pan. Bien sûr, tout n’est pas parfait dans leur histoire et dans leur mise en scène, parfois brouillonne et trop échevelée. Mais cette énergie narrative répond au thème de l’adolescence et à cette urgence à vivre et à s’affirmer en tant qu’individu qui la caractérise. Et en cela, l’album devrait donc toucher cette cible à coup sûr.
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