Par Laurent Cagniat et Ange. Soleil, 12,90 €, le 24 février 2010.

Le rouquin Tibill est un lilling, sorte de croisement entre un lutin et un hobbit, un être de taille réduite vivant dans un paisible village dans la forêt. Mais il est gaffeur et met en danger sa communauté, qui se voit contrainte de le bannir. Il part alors sur les routes, goûtant quelques heures de liberté… avant de se retrouver prisonnier et vendu comme esclave ! Voilà qui forge le caractère et qui pourrait bien transformer notre maladroit lilling en véritable héros.

Ce premier tome contient tout ce qui fait les bonnes histoires fantasy tous publics : un héros sympathique et un peu loser ; une quête qui paraît insurmontable (pour retourner dans son village, il doit sauver le monde !), de la bagarre, des intrigues, et un décor grandiose. C’est justement là que le duo de scénaristes Ange (La Geste des chevaliers dragons) fait preuve d’inventivité : dans le monde qui se déroule sous nos yeux, se croisent des êtres de toutes les tailles, géants ou créatures microscopiques. Cette brillante idée n’est hélas pas assez exploitée dans ce premier volume. D’autant qu’elle suscite une vraie difficulté de lecture. En effet, le dessin détaillé de Laurent Cagniat (Vauriens) multiplie les plans avec des personnages de morphologies si différentes qu’on ne sait plus quoi regarder, ni où se situent les protagonistes dans le décor. Ses cases détaillées, issues d’un dynamique mélange entre le style des grands du franco-belge (Franquin, Uderzo…) et celui des dessinateurs de fantasy moderne (Tarquin et consorts), se révèlent finalement trop touffues – ce qui nuit fortement au rythme. Néanmoins, on passe un moment de lecture plutôt agréable, et on espère que les auteurs auront résolu d’ici le deuxième tome leur souci d’échelle.

Achetez Tibill le Lilling T1 sur Amazon.fr
La fiche de Tibill le lilling #1 sur nouvellesBD.