Tim Ginger
Tim Ginger est un vieux monsieur paisible, qui vit seul dans une caravane dans le désert du Nouveau Mexique. Ses seules activités : jouer au cricket avec des amis, et se rendre dans des salons du livre ou des conventions d’ufologues, pour signer son livre de mémoire de sa carrière de pilote d’essai pour l’armée américaine. Une vie qui lui convient, mais qui entretient aussi la douleur de son deuil, depuis la mort de son épouse.
Voilà un album original et touchant, qui aborde un sujet complexe sans en avoir l’air. En effet, au coeur de cette histoire, la relation de couple de Tim et Susan, et surtout leur décision mûrement réfléchie de ne pas avoir d’enfant. Pression familiale et sociale, incompréhension des proches, réflexion sur la notion de postérité et sur la trace qu’un individu laisse dans l’histoire des hommes, douleur d’être celui qui reste, ces sujets délicats sont abordés de manière sensible par l’auteur anglais, au fil de séquences sobres et inspirées. De sa ligne volontiers minimaliste et évocatrice, faussement maladroite, Julian Hanshaw brosse le portrait de son héros à petites touches, timides d’abord, plus tangibles ensuite, la palette de couleurs, limitée mais intelligemment nuancée, servant toujours le propos. D’abord aride, à l’image du quotidien solitaire de Tim, l’album se fait peu à peu émouvant. Une découverte singulière.
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