Toajêne
Ce petit être hirsute et bondissant s’ennuie dans sa jungle, peuplée d’animaux bas du front, qui ne comprennent pas son attrait pour les mathématiques (enfin, les additions). Un jour, des êtres apparaissent dans le ciel. Dont un homme musculeux sautant de liane en liane, et convoquant les habitants de sa forêt d’un cri étourdissant. Et face à lui, une femme, superbe, divine. « Moi Tarzan, toi Jane! », clame l’homme. Et notre petit héros tombe amoureux : il sera Moatarzan et il cherchera Toajêne. Problème, cette petite personne est en réalité un microbe, trouvé par hasard par un chercheur avide de gloire. Un microbe qui va, sans le vouloir, guérir une terrible maladie. Mais Moatarzan s’en fiche : il veut juste retrouver sa Toajêne. Coûte que coûte.
Après MiniVip & SuperVip, Grégory Panaccione (Chronosquad, Un océan d’amour…) retrouve son complice scénariste Bruno Bozetto, pour ce faux conte philosophique mais vraie comédie loufoque en noir et blanc, qui se dévore avec un grand sourire aux lèvres de bout en bout. Difficile en effet de résister à ce dessin vif et tout en hachures et mouvement, à ces séquences délicieusement absurdes entre deux mondes qui ne peuvent se comprendre et à cette mystérieuse maladie qui efface les visages. C’est drôle voire très drôle, un peu émouvant aussi. Toutefois, on reste un peu frustré par une histoire qui se conclut trop vite… La force de Toajêne réside sans doute dans son talent à concentrer les rires et les larmes dans un scénario dense et surprenant, mais c’est aussi là son principal défaut : amener la chute trop tôt, se refermer trop brusquement alors qu’on a l’impression d’à peine connaître les personnages. Un plaisir de lecture réel et fort, mais trop fugace.
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