Tomer Sisley : son nom est Winch, Largo Winch
Cette fois, les fans de BD ne seront pas déçus. Le film inspiré de Largo Winch respecte l’esprit de la série de Jean Van Hamme et Philippe Francq (sortie le 17 décembre). Installé sur grand écran, Largo a tout d’un James Bond à la française. Rencontre avec Tomer Sisley, l’acteur qui l’incarne.
Bien qu’il n’ait pas la mâchoire carrée ni le look WASP du milliardaire de papier, Tomer Sisley, 34 ans, ressemble beaucoup à Largo Winch. Français élevé à Berlin par des parents israéliens, il partage avec l’héritier du groupe W – américain d’origine yougoslave – des racines culturelles multiples. Amoureux des sensations fortes, le comédien n’a pas hésité à réaliser lui-même de nombreuses cascades. Doté d’un œil charmeur et d’un sourire malin, il vampe en quelques plans sa partenaire, Mélanie Thierry, aussi bien que le public. Pour être un parfait Largo, il ne lui manque que quelques milliards de dollars !
Connaissiez-vous la série BD avant de vous engager dans ce projet ?
De réputation seulement. Je savais donc qu’elle avait du succès. Je me suis jeté dessus avant de passer le casting et j’ai adoré. Plus que par l’histoire du milliardaire, je suis touché par celle de ce gamin à qui on a volé son enfance pour le préparer au monde des affaires. Nerio, le père adoptif de Largo, le retire au couple aimant qui l’a élevé pendant sa petite enfance pour le faire entrer dans de grandes écoles. On lui a échangé une jeunesse heureuse contre de l’argent. Ce n’est pas ce qu’aurait choisi Largo si on lui avait posé la question.
La lecture des albums vous a-t-elle aidé pour interpréter Largo ?
Le scénario m’a donné une première impression du personnage, tandis que les bandes dessinées m’ont offert une image plus complexe, un background pour nourrir mon imaginaire. Largo est un héros plus nuancé qu’il ne paraît au premier abord, et très humain.
Quelles difficultés rencontre-t-on quand on doit incarner un personnage déjà pourvu d’un visage et d’un style ?
Ça ne change rien pour un acteur, mais cela influence les désirs du public : les fans nous attendent avec des fusils de chasse ! Il faut être encore plus convaincant.
Pour vous, quel genre de héros est Largo ?
Il n’est pas un héros au sens fort, comme j’ai pu le croire au début. Largo Winch n’est pas de ceux qui savent parfaitement se battre ou possèdent un pouvoir. Il est courageux, n’hésite pas à faire ce qui est nécessaire. Par exemple, dans une scène où des mercenaires l’acculent au bord d’un précipice, il n’hésite pas longtemps : il plonge dans la mer.
Largo évolue dans le milieu de la finance, auquel il n’appartiendra vraiment jamais…
Je me reconnais là-dedans. J’ai passé mon enfance à Berlin, mes parents sont Israéliens et je parle hébreu. Quand j’ai commencé à fréquenter le show-business et le monde culturel parisien, je m’y suis senti étranger.
Le film s’attache beaucoup à décrire la relation de Largo et son père.
Parce qu’elle est décisive pour l’avenir du jeune Largo. Quand son père l’envoie étudier les marchés bancaires dans une école suisse, il a l’impression qu’on lui retire son enfance. Largo estime que Nerio ne lui a pas donné l’amour qu’il méritait. Voilà pourquoi il refuse son héritage. Il devra comprendre que son père l’aimait, mais à sa manière.
Comme Largo, vous parlez plusieurs langues…
Ça a été un plus pour interpréter ce rôle. La première scène que j’ai jouée était en serbo-croate. J’avais appris à le prononcer pour le tournage. Tout s’est très bien passé et je me suis senti très à l’aise. Après coup, le réalisateur Jérôme Salle m’a avoué toute l’importance que cette première séquence avait eue : l’équipe qui allait travailler avec moi pendant six mois sur un projet à 24 millions d’euros attendait de voir ce que j’avais dans le ventre…
Il y a beaucoup d’action dans ce film.
J’adore ces scènes. Je ne me suis pas fait doubler pour les tourner, parce que j’aime les cascades. Elles m’ont demandé plusieurs mois d’entraînement, ce qui m’a sauvé la vie ! Juste après le tournage, je suis parti faire du ski et j’ai fait une chute de 20 mètres de haut. J’avais une dizaine de fractures, dont une à la colonne vertébrale. Si mon dos n’avait pas été aussi musclé, je serais sans doute paralysé.
Vous avez tourné à Malte, à Macao, en Sicile, en France. Mais aussi à Hong-Kong, où l’on ne délivre pas d’autorisation de tournage en extérieur…
Il n’y a pas de permis car il est impossible de stopper le trafic automobile pour tourner dans une rue. Il y a trop de voitures ! À un point tel qu’on ne peut s’arrêter à l’entrée d’un immeuble ou se garer sur le trottoir. Tous les parkings sont souterrains. Et l’on ne trouve pas de passages piétons, mais des passerelles au-dessus des routes. Pour pouvoir filmer en extérieur, le matériel doit se trouver dans des camions qui font le tour du quartier. On les appelle par talkie-walkie quand on a besoin de quelque chose. Et il faut éviter les policiers… Les scènes de course-poursuite dans les rues de Hong-Kong ont été tournées avec quelques figurants et de véritables piétons. En courant pour échapper aux tueurs qui me pourchassent, j’ai dû bousculer – sans leur faire de mal bien sûr – quelques personnes… Et lorsque je saute sur le toit du bus, il a vraiment fallu que je baisse la tête pour ne pas me payer le pont qui suivait !
La suite du film est déjà programmée. Chacun d’entre nous peut participer à sa co-production sur le site wehaveadream.com. Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?
Pour une somme forfaitaire de 35 €, vous devenez co-producteur. Et, si le film marche, vous recevez un cadeau. Bien sûr, vous avez droit à une place pour assister à la projection du film en salle, mais vous participez aussi au travail des producteurs. Ces derniers s’impliquent dans les choix artistiques du film : constitution d’une équipe de tournage, casting, choix de l’affiche… Les internautes qui auront souscrit pourront voter et apporter leurs idées. Par exemple, Simon, l’ami de Largo, n’est pas présent dans le premier film, mais apparaît dans le deuxième. Il sera possible de donner son avis sur le comédien qui l’incarnera.
Suivrez-vous les indications de jeu des internautes ?
Non, car je ne suis pas une marionnette. Mais si le public a de bonnes idées, sur un rebondissement précis par exemple, pourquoi s’en priver ?
Propos recueillis par Allison Reber
Photos © Wild Bunch Distribution
Lire la critique du film (sortie le 17 décembre) ici, et l’interview de Philippe Francq là.
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Concours Largo Winch : Gagner des places de cinéma et des tee-shirts !
Du 11 au 19 Décembre 2008, Wild Bunch et Neuvieme-art.com organisent un concours pour vous faire gagner des places de cinéma pour assister à la projection du film Largo Winch de Jérôme Salle tirée de la série BD éponyme et des tee-shirts relatifs au même film.6 places sont en jeu. Elles seront remises par paires aux trois premiers gagnants, les 5 suivants se voyant attribuer un tee-shirt chacun !
Pour participer, c’est là :
http://www.neuvieme-art.com/concours.php -
Concours Largo Winch : Gagner des places de cinéma et des tee-shirts !
Du 11 au 19 Décembre 2008, Wild Bunch et Neuvieme-art.com organisent un concours pour vous faire gagner des places de cinéma pour assister à la projection du film Largo Winch de Jérôme Salle tirée de la série BD éponyme et des tee-shirts relatifs au même film.6 places sont en jeu. Elles seront remises par paires aux trois premiers gagnants, les 5 suivants se voyant attribuer un tee-shirt chacun !
Pour participer, c’est là :
http://www.neuvieme-art.com/concours.php
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