Top 10 Zombies (2/2)
Second volet de notre sélection de bandes dessinées consacrées aux zombies. Après avoir envisagé dans la première partie la représentation d’un mort-vivant avec une banane rock’n’roll, d’un monde post-apocalyptique où les vivants ne sont plus qu’une poignée, d’une ville du futur qui doit composer avec ses encombrants cadavres sur le retour, d’un Jésus-Christ nettoyeur de ressuscités et d’une version humaniste du mythe, voici une nouvelle sélection de cinq manières d’assaisonner le zombie. Et on vous rappelle que vous pouvez gagner Rockabilly Zombie Superstar ici. Sur ce, bon appétit !
Zombie western: Je tuerai encore Billy the Kid
Avec ses étendues désertiques et son ambiance funèbre, le genre western se prêtait a priori plutôt bien à inclure des zombies. C’est ce qu’a fait Roberto Recchioni dans l’étonnant Je tuerai encore Billy the Kid, qui dit tout dans son titre. On suit en effet le shérif Pat Garrett lancé aux trousses du fameux Billy, criminel hors norme devenu bandit mort-vivant depuis que Garrett l’a abattu une première fois. Et le charismatique Billy se pose aussi en leader révolutionnaire: son armée de fidèles petits zombies, doit l’aider à de renverser l’ordre établi par les vivants. Brrrrr..!
Dans un superbe noir et blanc imposé par Riccardo Burchielli (DMZ) et toute une clique de dessinateurs italiens, ce one-shot saisissant associe le western-spaghetti et le gore bien dégoulinant. C’est violent, grossier, sale et magnifique. Comme si Sergio Leone et George Romero avait signé un film ensemble. L’histoire tient le coup de bout en bout, les personnages semblent tous irrécupérables et les dialogues valent leur pesant de pesos. Un exemple: « Ce hors-la-loi est devenu un symbole pour beaucoup, et il n’y a qu’une seule chose qui soit plus dangereuse qu’un martyr… C’est un martyr qui revient du royaume des morts. » Une réussite.
Je tuerai encore Billy the Kid. Par Roberto Recchioni, Riccardo Burchielli et autres. Clair de Lune, 12,90 €.
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Zombie super-héroïque: Marvel Zombies
Fort du succès de sa série Walking Dead, Robert Kirkman s’est vu proposer un palpitant défi: imaginer un monde où les super-héros Marvel seraient des zombies! Il a repris pour cela une intrigue ébauchée (puis abandonnée) dans la série des 4 Fantastiques: sur une Terre parallèle dévastée, des héros morts-vivants grignotent tout sur leur passage, avec pour seul rempart Magnéto…
Il en ressort une histoire complètement délirante, où l’on se délecte des scènes gores et du ridicule des super-cadavres cannibales. C’est tordant et bien crado: Captain America la cervelle à l’air, Iron Man amputé à la taille, Spider-Man une jambe en moins… Et le plus drôle, c’est qu’ils se bouffent entre eux! Car, étant donné qu’ils possèdent encore des super-pouvoirs et qu’ils ont tout le temps faim, les héros ont peu de difficultés à coincer les derniers survivants pour les boulotter. Mais après, c’est la crise, il ne reste plus rien à manger! Côté graphique, les sombres dessins de Sean Phillips donne à l’ensemble un caractère tout à fait cauchemardesque pour ce qui reste une des relectures les plus originales et intéressantes de l’univers Marvel.
Marvel Zombies. Par Robert Kirkman et Sean Phillips. Panini, trois tomes parus (réédition des deux premiers en octobre 2009), environ 12 €.
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Zombie célèbre: Portraits as living deads
Le blog Portraits as living deads a été l’un des plus jouissifs à suivre cette année: de septembre 2008 à mai 2009, Frederik Peeters a ainsi mis en ligne des dizaines de portraits de personnalités réelles maquillées en zombies. La première salve de zombies étaient des personnes vraiment décédées, que l’auteur s’amusait à les ressusciter en cadavres portant les stigmates des causes de leur décès: les époux Ceaucesu ont une plaie béante au front, Claude François est encore électrisé avec la serviette autour de la taille… De la belle ouvrage.
Toujours plus drôle, l’auteur de Koma et Lupus a ensuite imaginé à quoi ressemblerait le cadavre de personnalités encore en vie (ci-contre Michel Houellebecq). Aux internautes de deviner les circonstances de la mort. Qu’est-il donc arrivé à Britney Spears, Nicolas Hulot, Paris Hilton ou Barack Obama? Finalement, les posts sur ce blog se sont achevés au printemps, avec – en toute logique – la mort imaginaire de son auteur, les yeux explosés à force bosser devant un écran… Mais il est toujours rigolo d’aller y jeter un oeil pour voir s’il on trouve des personnes qui sont mortes depuis ou qui ont eu un petit accident pendant l’été… Histoire de voir si l’imagination du dessinateur suisse a dépassé la réalité… ou pas!
Le blog de Frederik Peeters: Portraits as living deads
Zombie comme mode de vie: Ma vie de zombie
Le titre le clame haut et fort: Ma vie de zombie est l’affirmation du bonheur qu’on peut trouver quand on est mort et ressuscité, et que finalement, c’est un peu toujours le train-train quotidien. Un quotidien déjà bien funèbre pour le héros Léon, fossoyeur à demeure, puisqu’il loge sur son lieu de travail: un cimetière. D’ailleurs, toute sa morne existence tourne autour du trépas: sa copine creuse des trous avec lui, son frère est médecin dans une maison de retraite et prône l’euthanasie… Alors, quand les morts tout juste enterrés s’extraient de leurs tombes pour grignoter des profanateurs de stèles, Léon ne panique pas vraiment.
Tour à tour gore, touchant et douloureux, Ma vie de zombie réussit avec brio à jouer sur différents tableaux. C’est en effet un chouette conte fantastique, mais aussi une comédie dramatique fine sur la mort et le rapport qu’entretiennent les vivants avec elle; que ce soit la leur ou celle de leurs proches. Un thème évidemment sous-jacent aux histoires de zombies, mais jamais véritablement abordé tel quel. Bravo donc à Sébastien Viozat et Raphaël B. qui signent là un bel album, audacieux et courageux. Vivement la suite, attendue pour la fin d’année!
Ma vie de zombie #1. Par Raphaël B. et Sébastien Viozat. Ankama, 12,90 €.
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Zombie extraterrestre: Wormwood
Un cadavre, c’est moche et ça pue. Certes, mais c’est aussi une enveloppe corporelle vide et disponible, bien pratique quand on est un lombric extraterrestre et qu’on doit enquêter sur des crimes surnaturels. Tel est le pitch de la délirante série Wormwood, imaginée par le talentueux graphiste australien Ben Templesmith. On suit donc les investigations et les bastons d’un élégant zombie, dénué de tout libre-arbitre puisque son crâne vide héberge le ver intergalactique. Une coquille vide en costard en somme.
Finalement, dans l’univers de Wormwood, rien n’est moins bizarre qu’un mort-viant habité par une mini-créature ultra-bavarde et amatrice de bière. En effet, les monstres y sont monnaie courante et les humains font souvent appel aux services du gentleman zombie pour résoudre leurs soucis. Comme si finalement, zombie était une position enviable et presque respectée. Dans un autre monde, hélas…
Wormwood. Par Ben Templesmith. Delcourt, un tome paru, 14,95 €.
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