Toubab or not toubab **
Par Hector Sonon et Mathias Mercier, adapté du roman de Jean-Claude Derey. Rivages/Casterman/Noir, 18 €, le 12 septembre 2012.
« Laisse le pou tranquille, s’il ne te dérange pas. » Cette citation résume l’essence des mésaventures subies par Hondo, un jeune Mauritanien catapulté à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à la recherche d’un travail pour acheter des chameaux et récupérer sa fiancée. Aussitôt arrivé en ville, l’orphelin de douze ans se fait arrêter par la police avant d’être enrôlé de force par un tandem de coupeurs de main.
Adapté du roman éponyme de Jean-Claude Derey, Toubab or not toubab est avant tout un portrait sans concession de la capitale économique de la Côte d’Ivoire et de ses habitants. Corruption, vol, viol, meurtre et autres conséquences de la misère rongent la ville. Sans aucune attache ni contact sur place, Hondo n’y échappe pas et multiplie les mauvaises rencontres dans les bas-fonds d’Abidjan. Tour à tour, il devient frère de sang d’un ancien enfant-soldat, tête de turc du commissaire, en passant par employé et victime sexuelle d’un « toubab », surnom donné aux riches blancs tout puissants du pays.
Le récit souffre malheureusement de nombreuses ellipses et de maladresses dans la narration. Régulièrement, l’impression d’avoir loupé un événement se fait sentir. Côté graphisme, Hector Sonon fait un beau travail dans le choix des couleurs et son trait semi-réaliste réussit à atténuer la dureté du récit. C’est probablement la même raison qui a poussé le Béninois à préférer les aplats de couleurs aux arrières-plans dessinés. Poussé à l’extrême, ce choix regrettable renforce l’absence de diversité de plans.
Achetez Toubab or not toubab sur Fnac.com
Achetez Toubab or not toubab sur Amazon.fr
Achetez Toubab or not toubab sur BDFugue.com
Publiez un commentaire