Toujours prêtes ! #1
Dans ce spin-off de sa série phare, Le Petit Théâtre des opérations, Julien Hervieux (plus connu sous le pseudonyme de l’Odieux Connard) rend hommage non plus à des héros oubliés des grandes guerres, mais à des héroïnes.
Et quelles héroïnes ! Certes, le nom de Marie Curie a traversé le siècle. Mais pourquoi celui de Marie Marvingt a-t-il été effacé de la mémoire collective ? Cette femme, née en 1875, a pratiqué presque tous les sports existant à l’époque (réservés aux hommes naturellement), remportant autant de médailles. C’est la première femme à boucler le Tour de France, en 1908, mais elle est aussi une pionnière de l’aviation, inventrice (de la jupe-culotte, apprend-on dans la BD, pour éviter de se prendre des amendes à chaque fois qu’elle faisait du vélo en pantalon d’homme !), alpiniste, infirmière et journaliste… En 1959, à l’âge de 84 ans, elle passe le brevet d’hélicoptère, et pilote, l’année suivante, le premier hélicoptère à réaction. Elle meurt trois ans plus tard et tombe dans l’oubli.
Jusqu’à sa réhabilitation dans Toujours prêtes! auprès d’autres femmes telles que Nancy Wake, alias la Souris Blanche, qui aidé les soldats alliés à échapper aux nazis, Milunka Savic, qu’on surnommait La Bombardière pendant la Première Guerre mondiale, ou encore Yoshiko Kawashima, princesse chinoise, mais surtout gangster, espionne et soldat, qui se considérait ni femme ni homme.
Au total, huit courts récits racontent les faits de guerre de femmes dont la bravoure et l’intelligence ont servi leur pays. Contrairement au Petit Théâtre des opérations, ce n’est pas Monsieur le Chien mais Virginie Augustin qui met en scène ces portraits, variant les styles au gré de ses inspirations. L’histoire de la princesse chinoise, exilée au Japon, est ainsi dessinée… en manga ! Un style dans lequel l’autrice de Joe la pirate n’est peut-être pas aussi habile qu’en BD franco-belge, mais elle s’en sort fort honorablement, et l’on apprécie la variété dans ce recueil d’histoires de guerre.
Le duo semble avoir pris autant de plaisir à restituer ces destins que l’on a à les lire, parsemant l’histoire, la vraie, de quelques anachronismes assumés et de gags discrets mais efficaces. De véritables biographies historiques, oui, mais dans l’esprit Fluide glacial !
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