Touriste
« Je n’ai pas l’intention de me proclamer explorateur. Je ne veux ni conquérir les sommets vertigineux, ni braver les déserts infernaux. Je ne suis pas si exigeant. Touriste, ça me suffit. » Ainsi résume sa condition et son point de vue sur les voyages Julien Blanc-Gras, journaliste et écrivain, dans cette adaptation en BD de son livre éponyme. En effet, fasciné par la découverte des pays du globe, il se promène ici du Brésil au Mozambique, de Tunisie en Chine, en passant par l’Inde, la Colombie ou Madagascar. Et livre quelques-uns de ses expériences, pas toutes extraordinaires, mais qui participent toutes du puzzle géographique qu’il a entrepris.
Avec un oeil ironique, parfois un peu pédant mais foncièrement sympathique, et un style faussement nonchalant, Julien Blanc-Gras délivre quelques vérités bien connues des touristes version sac à dos, de la difficulté d’obtenir un visa pour le Tibet aux frayeurs des voyages en car dans les Andes, sans oublier l’horreur des hôtels all-inclusive et des types scotchés au portable en plein désert marocain. Pour croquer ce touriste revendiqué, barbe de cinq jours et Stan Smith aux pieds, Mademoiselle Caroline (Chute libre) use d’un trait souple et agréable, qui transforme ses faiblesses (l’anatomie, les détails de décors…) en atouts (dynamisme, légèreté). On est en revanche beaucoup moins séduit par ses couleurs informatiques trop tranchées et ses dégradés trop flagrants. Malgré ces défauts qui peuvent être rédhibitoires au feuilletage du livre, Touriste se déguste avec un certain plaisir car il donne immanquablement envie de se précipiter à l’aéroport et de monter dans le premier long-courrier en partance !
Publiez un commentaire