Tous les vivants
Une jeune femme se suicide. Son âme se retrouve dans une sorte de purgatoire épuré, où une étrange machine à loterie lui offre un numéro « gagnant »: elle va pouvoir retrouver la vie ! Ça ne l’enthousiasme pas vraiment, mais elle a acquis un « pouvoir » : elle peut voir tous les fantômes qui errent dans le monde, et elle devra vivre, chez elle, avec le sien. Et finalement, cette nouvelle vision des choses et cette nouvelle alter-ego vont lui faire envisager l’existence d’une autre manière…
Voici un conte étrange et délicat, sur la dépression et le sentiment de grand vide chez ceux qui en souffrent. C’est le cas de l’héroïne de cette histoire, qui ne trouve guère d’intérêt à vivre son morne quotidien, avec un boulot idiot et répétitif, des collègues creux et des relations inexistantes. Mais le fait de pouvoir dialoguer avec son propre fantôme et de sentir sa présence autour de ses épaules la nuit va lui redonner un certain goût aux menus événements de tous les jours. Le principe scénaristique est intéressant, bien abordé, mais il lui manque un petit quelque chose pour vraiment décoller : des personnages secondaires plus consistants, peut-être, ou un rebondissement inattendu… On a l’impression de rester à la surface, notamment émotionnelle. Néanmoins, on est séduit par une mise en scène originale et surtout un design léché, tout en trames, transparences, jeux de texture, où le trait et les couleurs jouent à cache-cache, parfois à la limite de l’abstraction. C’est beau, certes, mais c’est un peu froid. Comme une oraison funèbre.
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