Tout ce qui reste de nous
Un monde parallèle et attirant, qu’on peut rejoindre si on y croit très fort, mais duquel on ne revient pas. Un voyage interstellaire qui ne se passe pas aussi bien que prévu. Une géante endormie le long d’un rivage et qui finit par s’éveiller. Trois histoires en forme de contes fantastiques sur le liens entre les hommes et les femmes, sur la confiance en l’autre et l’espoir de l’amour…
Remarquée avec le dessin de Mes ruptures avec Laura Dean, Rosemary Valero-O’Connell revient en solo avec ce recueil cohérent de trois récits magiques, qui mêlent grands sentiments de la post-adolescence et imagerie SF ou fantasy. Dans des ambiances colorées saumon, mauve ou pêche, elle imagine un palais féérique qui grignote les souvenirs de ceux qui y pénètrent pour ne proposer que des plaisirs immédiats, une fantôme d’astronaute coincée entre deux mondes et qui observe une jeune femme qui lui ressemble et s’apprête à embarquer sur le même genre de fusée, et des individus venus observer ou craindre le réveil d’une géante sur la plage… On comprend les thèmes abordés, l’incommunicabilité entre les humains, la difficulté à être et devenir soi-même, la peur de perdre ceux qu’on aime, le vertige au moment de faire des choix… Mais la structure en trois histoires non liées fait qu’on a l’impression de rester à la surface des choses, et de ne pas profiter des pistes scénaristiques échafaudées. De plus, la narration en monologue et voix off des 2e et 3e récits donnent un aspect intimiste factice. Et surtout, ces trois contes, hormis leur point de départ, sont finalement très convenus, et surfent sur des problématiques et une esthétique « young adult » déjà vues… Il reste alors le dessin, élégant et sensuel, à la croisée des héritages américains, japonais et européens. Mais c’est trop peu pour emballer.
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