Tout va bien
À 20 ans, Elie n’a jamais eu de petit ami. Ou de petite amie, d’ailleurs. Elle n’en a au fond, jamais eu vraiment envie. Est-ce normal? Doit-elle se forcer? Curieuse malgré tout d’explorer cette terre inconnue, elle accepte l’invitation d’Archimède, jeune homme au regard doux, et entame une relation tendre et patiente qui s’épanouit grâce à l’échange et à la parole. Mais ses angoisses ne la laissent pas forcément tranquille pour autant… ni celles des autres.
Tout va bien est un récit sensible qui aborde sans tabou ni pathos les errements émotionnels d’une jeune fille de 20 ans à travers les épreuves que lui réservent ses liens aux autres : ses parents séparés, son frère en rupture familiale mais aussi sa sœur handicapée mentale, qu’elle adore mais qu’elle n’a pas toujours su complètement accepter.
L’album propose une belle cohérence graphique, grâce à un dessin fluide à la ligne claire rehaussé d’aplats de bleu, qui opère des allers-retours bien vus entre une coloration numérique et des passages à l’aquarelle lorsqu’il s’agit de marquer une rupture. La recherche graphique autour de la notion d’angoisse permet vraiment au lecteur de saisir la complexité des sentiments qui animent l’héroïne. Très proche des personnages, le cadrage emporte le lecteur dans cette relation amoureuse à petits pas et le cocon de confiance que se tissent les deux protagonistes où l’on tente les baisers, doucement, un peu plus, un peu moins, selon que ça plaît ou pas.
Si l’histoire d’Elie porte un message fort sur la singularité de chaque histoire d’amour et l’importance de s’accepter pour accepter l’autre, ce récit autobiographique de Charlie Genmor, qui se définit comme un homme non binaire, devient légèrement moins subtil quand, par exemple, une personnage s’étiquette polyamoureux… Car ce qu’arrive à exprimer le livre avec beaucoup de justesse, c’est qu’Ellie est une jeune adulte comme les autres, simplement parce qu’elle est unique.
Publiez un commentaire