Trash Cancan ***
Par Caroline Guillot. Chêne, 19,90€, mai 2013.
Du sang, du sexe, des intrigues, le tout en costume d’époque. C’est ce que propose Trash Cancan, La véritable histoire des rois et des reines de France. Dans cette adaptation de son blog, Catherine Guillot propose moult anecdotes délicates sur les têtes couronnées. Par exemple celle-ci : en 613, le roi Clotaire II condamna son ennemie jurée, Brunehaut, à être torturée trois jours durant, puis attachée nue sur un chameau où on lui cracha dessus, et enfin accrochée par une jambe et un bras à la queue d’un cheval fou. Ou encore celle-là : Louis XVIII, rongé par la gangrène, perdait des doigts de pied quand son valet lui retirait ses bas de soie, et ne s’en rendait même pas compte !
Chacun des 41 souverains/es représentés a droit à une ou deux planches croustillantes et/ou sanguinolentes, une notice succincte et un petit encadré « détail qui tue » particulièrement trash (les galipettes ratées de Louis XVI, le cancer d’Anne d’Autriche…). Le tout en noir et blanc taché de rouge… sang, évidemment. Le trait dynamique et précis (mention spéciale aux costumes, très réussis) rappelle celui de Margaux Motin ou Pénélope Bagieu — l’air de famille est encore plus troublant si l’on fait un détour par l’autre blog de Caroline Guillot, qui relate les aventures d’une parisienne rigolote et bien sapée.
Trash Cancan ne se prend donc pas au sérieux : la mise en page oscille entre le cahier de vacances (cherchez l’intrus, rébus…) et le manuel d’histoire pour les nuls, avec cartes et arbres généalogiques. Mais si le propos est léger, la vérité historique est globalement respectée : l’auteure s’est bien documentée et a fait relire ses pages par un historien. On ne trouvera ici rien qui révolutionne l’approche de l’histoire. Mais de quoi faire rigoler un peu et donner des munitions pour les dîners en ville. À recommander à ceux que l’histoire ennuie, comme à ceux qui l’adorent.
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