Triso Tornado
« Il a un visage… lunaire… vous ne trouvez pas ? » Dans la salle d’accouchement de la maternité, Amélie et son compagnon, déjà parents d’un petit garçon, ne comprennent pas la remarque du médecin lorsque Nils, leur deuxième enfant, paraît. Le bébé les conquiert, ils le trouvent « magnifique ». Sa tête « toute ronde » ? Elle ressemble à celle de son grand frère.
Et puis la méfiance des parents s’éveille face à l’insistance de l’équipe médicale, avant que le mot soit lâché : Nils est trisomique, la maladie n’a pas été repérée en amont. « Sans rien connaître de la trisomie, comme tout le monde, elle nous faisait horreur », indique Amélie. Elle et son compagnon Frédéric vont devoir absorber la nouvelle, la restituer au monde extérieur, accompagner leur cadet en faisant le dos rond face aux réflexions souvent inconsciemment blessantes…
Violette Bernad raconte dans Triso Tornado sa propre histoire. Si le récit n’est pas exempt de quelques lourdeurs (notamment avec certains allers-retours superflus dans le temps), il bouleverse par sa simplicité et sa justesse. La dessinatrice Camille Royer (Mon premier rêve en japonais) s’est immergée plusieurs jours dans le quotidien de la famille de la scénariste, afin de restituer le plus fidèlement possible l’apparence, les mouvements de Nils. Avec délicatesse et de belles ambiances colorées, elle met en scène les corps, les attitudes. Elle touche, par exemple, en représentant les parents de Nils et leur bébé enlacés, prêts à vivre ensemble cette « aventure » particulière. Et embarque le lecteur, sans forcer sur la corde sensible pour autant.
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