Tristes cendres ***
Par Iñaket et Mikel Begoña. Cambourakis, 18€, avril 2011.
A Paris en 1937, Robert Capa – autrefois nommé Endre Friedmann, venu de Hongrie – assiste à la montée du fascisme en Europe.
Avec sa compagne Gerda Taro, photographe comme lui, il part en Espagne. L’artiste va couvrir la guerre civile – notamment la bataille de Bilbao -, et s’engager aux côtés des Républicains…
Ouvrage complexe, Tristes cendres retrace un parcours personnel à la fois historique et intime. Capa y raconte son amour pour Gerda – tuée en Espagne -, l’excitation mêlée de frayeur sur le front, les désillusions qui viennent avec l’âge.
Le scénariste Mikel Begoña a opté pour une construction ambitieuse, mêlant les épisodes sans point d’ancrage stable pour le lecteur. L’ambiance graphique choisie par le dessinateur Iñaket n’est pas moins audacieuse, et prend le risque de créer une certaine confusion. Mais ses personnages et décors représentés dans un noir et blanc baigné de bleu séduisent la rétine. A la fois abstrait et très palpable, son style restitue avec panache une époque, un métier et un homme. Une sacrée gageure donc, plutôt bien tenue.
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