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Trois intégrales BD pour les beaux jours

26 juillet 2017 |

Peut-être qu’elles ne tiendront pas dans vos valises, mais voici trois intégrales pour des heures de lecture pour les beaux jours d’été, à la plage ou ailleurs.

caroloine_baldwin_couvCaroline Baldwin

La série Caroline Baldwin d’André Taymans, née dans la revue (À Suivre) en 1996, et publiée ensuite en albums chez Casterman, n’avait connu qu’un seul tome de son intégrale chez cet éditeur. C’est Paquet qui a repris le flambeau, pour une intégrale en quatre volumes grand format, bel écrin pour les seize aventures de cette détective pas comme les autres. Caroline Baldwin est ainsi fine, brune, métisse (maman huronne, père américain), porteuse du VIH… Un personnage étonnant et carrément sexy, pour un auteur connu jusqu’ici pour ses albums jeunesse. Dans une ligne claire évoquant les années 80, mais plutôt ronde et très lisible, facilement accessible et joliment soulignée par les couleurs franches de Bruno Wesel, André Taymans a construit année après année une héroïne solide pour des histoires assez sombres. Qu’il est plus que plaisant de redécouvrir dans cette jolie édition, introduite par un dossier revenant sur la genèse de la série.

Paquet, deux tomes parus (quatre épisodes dans chacun), 25 €.

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fantagas_couvFantagas

Carlos Nine est mort l’été dernier. Son éditeur français, Les Rêveurs, lui rend un dernier et bel hommage en publiant un beau volume regroupant Fantagas et Siboney, les deux épisodes du polar poisseux et foutraque du maître argentin. Deux histoires loufoques aux accents de parodie de roman noir, terriblement drôles et parfois carrément torrides. Où l’on suit d’abord un détective nabot et porté sur la bouteille qui pourchasse le criminel nocturne Fantagas… Sans succès, puisque Fantagas, c’est lui ! Dans le second épisode, on découvre la romance singulière entre un raisonnable fauteuil Louis XV, oui un fauteuil, et une chatte monte-en-l’air très hot. On voit l’évolution du style de Carlos Nine entre ces deux histoires publiées entre 1995 et 2007 en France, la seconde tendant de plus en plus vers une forme d’abstraction organique tandis que la première jouait encore sur les code du cartoon. L’ensemble, dans un grand ouvrage à l’édition élégante, rappelle à quel point Carlos Nine était un virtuose du dessin, doté d’un univers très personnel et d’un sens de l’humour délicieux.

Les Rêveurs, 28 €.

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strangers_in_paradise_couvStrangers in Paradise

C’est l’une des meilleures nouvelles de la saison au chapitre des rééditions : Delcourt se lance dans l’intégrale de Strangers in Paradise, la série fleuve de Terry Moore (jusqu’ici publiée en France par Kymera). L’Américain l’a lancée en 1993 en autopublication et l’a poursuivi jusqu’en 2007, avant de s’orienter vers la SF (Echo), puis le fantastique (Rachel Rising). Il s’agit là d’un véritable soap opera, dans une veine réaliste pleine d’humour, où l’on suit deux jeunes femmes terriblement attachantes, Francine et Katchoo. Soap + 2 héroïnes : clairement, SiP a longtemps fait figure d’ovni dans le monde macho de la bande dessinée, et encore plus dans un marché américain dévolu aux super-héros musclés. Ces deux atouts, ainsi qu’une ligne fine et très expressive – qui n’hésite pas à flirter avec le cartoon ou l’illustration sexy pour mieux en détourner les lieux communs –, font de cette série un bonheur de lecture, et ce dès les premières pages. Le ton est enlevé, les dialogues croustillants, les situations crédibles mais dopées par le caractère bien trempé des deux amies, et les hommes en prennent pour leur grade. Si le mot « culte » est souvent galvaudé, Strangers in Paradise ne vole pas ce qualificatif, il suffit de se plonger dans cette intégrale (en trois tomes de plus de 600 pages) pour comprendre pourquoi.

Delcourt, un tome paru, 39,95 €.

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