Tsubasa Yamaguchi : de l’art et du manga
Pour sa toute première série, Blue Period, Tsubasa Yamaguchi développe un manga plein de passion qui dépoussière et qui démystifie le monde de l’art en le destinant aux adolescents et aux jeunes adultes. En nous faisant suivre le parcours de Yatora, un jeune élève de première qui se découvre une passion pour la peinture et souhaite intégrer les Beaux-arts de Tokyo, la mangaka en profite pour donner des informations techniques et pratiques sur l’art, la préparation aux concours, l’observation et la création d’œuvres. Une série fraîche et pleine d’entrain qui donne envie d’aller faire un tour au musée et de prendre le pinceau.
Blue Period va susciter de nombreuses vocations. Est-ce que, comme Yatora, vous avez été happée par une œuvre ou un artiste au point de vouloir faire du dessin votre métier ?
J’ai toujours lu et aimé le manga depuis l’enfance, par contre, il n’y a pas une œuvre en particulier qui m’a conduite à être mangaka. Par exemple, quand j’étais étudiante j’aimais bien lire des œuvres comme que Sailor Moon, Hunter x Hunter et One Piece.
On a tous en tête le souvenir d’un professeur passionné comme l’est Madame Saeki dans votre œuvre. Est-ce qu’il y a un enseignant qui, dans votre enfance, vous a marqué plus que d’autres ?
Oui. Un des modèles de Saeki est un enseignant que j’avais quand j’étais enfant et que je prenais des cours de dessin. C’était un professeur qui avait tendance à beaucoup complimenter ses élèves. Je me souviens que ça m’avait beaucoup marquée.
Il y a un côté très didactique dans votre manga. Vous avez non seulement la volonté de donner envie de se lancer dans l’art, mais on sent que vous avez également le désir de transmettre. Est-ce que vous lancer dans l’enseignement serait quelque chose qui vous plairait ?
Non, je n’ai pas cette envie-là parce et c’est à travers le manga que je souhaite faire passer ce que j’ai à transmettre. Pour moi, c’est la distance parfaite, alors qu’en tant que professeur, il est nécessaire d’enseigner quelque chose directement, et non au travers d’une œuvre. Donc on a une pression et une responsabilité énormes, ce que je ne pense pas être capable de supporter. En cela, je trouve le travail des enseignants impressionnant.
Qu’est-ce qui vous plait dans ce désir de transmettre ?
Je rapprocherais cela de ce qui me touche personnellement quand je lis d’autres mangas. J’ai l’impression qu’en lisant, ce n’est pas mes que valeurs changent, mais plutôt qu’elles s’enrichissent et je trouve cela très enthousiasmant.
Est-ce qu’il y aurait des mangas en particulier qui vous auraient marquée plus que d’autres de par les valeurs qu’ils transmettent ?
Oui, je pense par exemple à Happy Mania de Moyoco Anno. Ce titre a été important pour moi à ce niveau-là, particulièrement pour ce qu’il transmet par rapport au sentiment amoureux.
Est-ce que comme Yatora vous ne saviez pas trop quoi faire lorsque vous étiez en classe de première ?
Je pense que j’étais comme lui sur certains aspects. Par contre, à la différence de Yatora, j’étais dès le lycée dans un établissement professionnel d’art et je n’avais donc pas autant de choix qui s’offraient à moi.
Donc, contrairement à lui, vous saviez dès le lycée que vous alliez vous consacrer à l’art et au manga. Vos parents étaient-ils artistes ?
Mon père s’y connaissait beaucoup en design, mais on n’était pas pour autant ce qu’on appelle une famille d’artiste. Mais oui, j’avais déjà une idée assez précise de ce que je voulais faire.
Vous avez été remarquée à l’été 2014 en recevant une mention honorable au Prix de recrutement Shiki Shō du magazine Afternoon. Pourquoi avoir concouru pour ce magazine plutôt qu’un autre ?
Les mangas que je vous citais tout à l’heure sont des titres que je lisais que j’étais petite, même si je continue à les lire. Mais au fur et à mesure que je grandissais et que j’allais à l’université, je lisais des mangas de plus en plus variés. Le hasard a fait que beaucoup de mangas que je lisais étaient publiés dans Afternoon, c’est pour ça que j’ai tenté le concours de ce magazine. Pour vous donner une idée, parmi les titres qui m’ont le plus marquée il y a Ôkiku furikabutte d’Asa Higuchi (manga de baseball inédit en France et toujours en cours au Japon) et L’Ère des cristaux de Haruko Ichikawa.
Après deux one-shot et des publications sur Pixiv, vous avez commencé votre carrière en adaptant le court-métrage d’animation Elle et son chat de Makoto Shinkai en manga (à paraître le 22 septembre 2021 en France). Comment en êtes-vous arrivée à travailler sur ce projet ?
Au Japon, il existe des projets qui consistent à adapter en manga des films ou des films d’animation, et il arrive souvent que ces projets soient faits par des mangakas débutants. Après avoir fait mes one-shots, il était question que je me lance dans une série, mais j’avais du mal à trouver quel type d’œuvre créer. Mon tantô (éditeurs en charge de plusieurs auteurs) m’a alors dit que toucher à l’univers de Makoto Shinkai (réalisateur de renom, notamment connu pour ses films d’animation Your name. et 5 cm par seconde…) pourrait peut-être me permettre d’étendre mon point de vue, qu’il y aurait certainement quelque chose à apprendre de son travail. J’ai trouvé son idée pertinente et j’ai donc participé à un concours au sein de la rédaction où plusieurs nouveaux talents ont concouru pour réaliser cette adaptation en manga. Apparemment ma proposition a été considérée comme la meilleure et c’est pour cela que c’est moi qui m’en suis chargée.
Yutaka Kawamura (tantô de Tsubasa Yamaguchi) : Les tantôs n’ont vraiment qu’une seule envie : permettre aux auteurs dont ils ont la charge de faire leurs débuts. Généralement ils sont donc prêts à les mettre sur tous les projets qui se présentent à eux. Bien sûr, les mangakas ont le droit de refuser, mais dans le cas de Tsubasa Yamaguchi, elle a su s’emparer de cette chance.
Qu’est-ce qui vous plait dans ce court-métrage ?
C’est le fait qu’il s’agisse d’une œuvre réalisée avant qu’il fasse ses débuts commerciaux. J’ai l’impression qu’on peut y voir une sorte de simplicité. Qu’on y voit l’essence du talent de Makoto Shinkai. Un talent qui a quelque chose de très fort. De mon point de vue, c’est l’aspect « diamant brut » à l’aspect malhabile qui fait le charme de ce court-métrage. En adaptant cette œuvre en manga, cela m’a permis de toucher à ça et c’est ce qui m’a beaucoup plu.
Finalement, vous avez réussi à trouver un thème qui vous plaisait. Vous l’avez d’abord utilisé dans un one-shot, puis vous en avez fait le cœur de votre manga Blue Period. D’où vous est venue l’idée d’écrire un manga sur le monde de l’art ?
En fait, mon tantô m’a dit : « Il faut que tu fasses une œuvre qui se vende. » Je me suis donc rendue en librairie pour voir les mangas qui fonctionnaient bien. Il m’a semblé que c’était les titres de fantasy et de sport qui se vendaient le mieux. Je me suis dit que la fantasy était trop difficile, alors j’ai opté pour le sport. Certes, l’art ce n’est pas exactement un sport, mais c’est quelque chose dans lequel on peut se passionner et que je connais. Je me suis donc dit que c’était le bon sujet.
À la lecture de Blue Period, on ressent un peu cet esprit nekketsu que l’on retrouve beaucoup dans les mangas de sport. C’était cet aspect-là que vous vouliez transmettre dans votre œuvre ?
Tout à fait. Au Japon, souvent quand on pense « art », on a une image de quelque chose de très compliqué, difficile, j’ai donc voulu prendre une approche inverse.
Comme votre amie Kamome Shirahama (L’Atelier des sorciers), vous avez fait les Beaux-arts avant de vous lancer dans le manga, pourquoi ?
Les mangakas qui passent par les Beaux-arts, ce n’est pas si rare que ça. En réalité, les gens qui font les Beaux-arts se divisent en deux catégories. Il y a ceux qui le font parce qu’ils aiment l’art et d’autres parce qu’ils aiment le manga et qu’ils veulent faire des progrès en dessin. Dans mon cas, à force d’étudier aux Beaux-arts, cela m’a conforté dans le fait que ce qui m’intéressait vraiment était le manga.
Vous étiez dans la section peinture. Pourquoi ce choix ? Qu’est-ce qui vous plait dans cette pratique ?
Déjà au lycée, j’étais en section peinture. J’avais l’occasion de toucher à tout, que ce soit la sculpture ou le design. J’avais un intérêt pour les œuvres en deux dimensions et je me suis rendu compte en pratiquant que c’était avec ces créations que j’étais le plus à l’aise. Je me suis donc naturellement dirigé vers ça.
Vos couvertures et pages couleur sont faites à la peinture, ce qui est particulièrement rare. Est-ce que vous continuez à pratiquer en tant qu’artiste peintre en parallèle de la parution de votre manga ?
Comme dans Blue Period il est question de peinture à l’huile et d’univers d’artistes, j’ai choisi de faire les pages couleur à la peinture pour aller avec le propos de la série, ça me semblait pertinent. Par contre, je n’ai pas d’autres activités artistiques à côté.
Le numérique fait maintenant partie intégrante de la création de manga. Que pensez-vous de cet outil, vous qui venez d’une formation artistique « classique » ?
C’est vrai que de plus en plus d’auteurs travaillent en numérique, mais ce n’est pas parce que je pratique la peinture que je n’aime pas le numérique. Je me suis aussi dit que peut-être qu’en allant à contrecourant de cette tendance, on distinguerait un peu plus mon travail. Il y avait donc un côté un peu stratégique dans cette démarche d’utiliser la peinture. Il y a aussi le fait que le temps pendant lequel j’ai touché à la peinture a été plus long que le temps que j’ai consacré à la pratique du numérique. En revanche, pour les petits dessins que je poste sur Twitter, je préfère le format numérique qui est plus simple et qui pose moins de problèmes de stockage et de conservation.
Cela veut donc dire que vos planches en noir et blanc sont aussi faites en analogique ?
Non, elles sont réalisées en numérique. Au début j’avais l’intention de les faire sur papier, mais comme il était question d’intégrer des œuvres qui existent réellement directement dans le manga, je me suis rendu compte que ce serait assez compliqué de faire ça en analogique. J’ai donc opté pour le numérique.
Justement, les œuvres produites par les personnages de votre manga sont réelles et ont été réalisées par des étudiants ou des connaissances à vous. Pourquoi ce choix ?
Je me suis dit que si c’était moi qui faisais toutes ces reproductions, ce serait difficile de transmettre dans les détails ce qui ferait le charme et les défauts de chaque personne. Je commande donc des œuvres à ces personnes et je choisis également parmi celles qu’elles ont déjà réalisées.
Pourquoi avez-vous choisi de vous consacrer plus particulièrement à la bande dessinée plutôt qu’à la peinture ou à l’illustration ?
Quand j’étais à l’université, je dessinais, je peignais, et je me suis rendu compte que le format manga était le plus adapté par rapport à ce que je voulais transmettre. Le manga est une forme d’art, mais il y a aussi toute la partie des dialogues et des éléments très cinématographiques. Et le manga permet au lecteur de s’identifier aux personnages, de faire la même expérience qu’eux. Tout cela m’intéressait et c’est pour cela que j’ai choisi de faire du manga.
Tout de même, vous avez illustré l’année dernière le dernier roman de Yuyuko Takemiya (autrice de lights novels, tous inédits en France). Que retenez-vous de cette expérience ? Est-ce quelque chose que vous voudriez reproduire ?
Je pense que c’est parce que j’ai fait mes preuves dans mon travail de mangaka qu’on m’a proposé d’illustrer l’œuvre de Takemiya sensei. Ce n’est pas mon métier principal et je ne pense pas être une illustratrice pure, mais si on me propose de le faire à nouveau, je le referai avec plaisir.
Qu’est-ce que vous avez retiré de cette expérience par rapport au manga ?
C’était de l’illustration pour un livre : la couverture et quelques illustrations pour l’intérieur. Le travail consistait donc à lire le livre et à partir de là à restituer les paysages intérieurs qui nous viennent en tête, ce que sont les éléments qui sont intéressants dans le livre et qu’on peut mettre en avant dans l’illustration. C’était une expérience très différente et intéressante.
Le manga a souvent été considéré comme un divertissement très industriel au Japon. De plus en plus d’œuvres et d’auteurs se détachent volontairement de cette image. Considérez-vous le manga comme de l’art ou comme du divertissement ?
L’art a une histoire très longue et toutes les valeurs relatives à l’art sont comme prouvées par cette histoire. Pour moi, le manga c’est du divertissement. C’est vrai qu’il y a une idée commune selon laquelle quand un manga est réussi, alors c’est de l’art, mais pour moi il n’y a pas vraiment de hiérarchie entre les différentes œuvres. Ce sont surtout les émotions que va susciter une œuvre qui m’intéressent. Pour moi les genres n’ont rien à voir là-dedans et je n’ai pas envie de me poser trop de questions par rapport à cela.
Comme une bonne partie de la nouvelle génération d’auteurs, vous êtes très présente et partagez beaucoup sur les réseaux sociaux. Est-ce que c’est quelque chose qui vous semble indispensable aujourd’hui ?
Je ne dirai pas que c’est quelque chose d’indispensable, par contre je pense que de nos jours c’est plus avantageux d’arriver à maîtriser les réseaux sociaux. Personnellement, je ne déteste pas ça et d’ailleurs je pense qu’en réalité c’est plus facile pour moi de me concentrer sur la communication, plutôt que d’améliorer le manga en lui-même. En tout cas, je m’amuse beaucoup sur les réseaux sociaux.
Et vous Monsieur Kawamura, en tant qu’éditeur, c’est quelque chose que vous contrôlez, qui vous semble utile ?
Yataka Kawamura (tantô) : Nous intervenons très peu sur les publications de nos auteurs. Souvent les mangakas font des publications plus profondes et il m’arrive d’être impressionné, d’en apprendre beaucoup au travers de ce qu’ils partagent. Il arrive aussi qu’on trouve de futurs auteurs par le biais des réseaux sociaux.
Lors de vos apparitions publiques, vous vous cachez sous un masque de grenouille. Ne pas montrer son visage est quelque chose qui se fait beaucoup chez les femmes mangakas. Quelles sont vos peurs ?
Il est possible que derrière cela il y ait le fait que le manga est une industrie très masculine… quoique je pense que c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. Du fait que j’ai un nom neutre, je me suis dit que montrer mon visage et découvrir que je suis une femme pouvait apporter des complications.
Quel genre de complication ? Il y a de nombreuses autrices qui se montrent publiquement de nos jours.
Je pense que montrer son visage sur Internet apporte plus d’inconvénients que d’avantages. Si je montre mon visage, ça donne une possibilité supplémentaire pour les gens de m’attaquer sur Internet. Je connais des personnes qui ont vécu ça. En me montrant, j’encours le risque qu’on me critique ou que je reçoive des attaques désagréables pour autre chose que pour l’œuvre en soi, et en ça je trouve que c’est du gâchis.
Est-ce que vous n’avez justement pas la crainte qu’en continuant à cacher votre identité de femme vous ne renforciez pas cette idée qu’il vaut mieux vivre caché ?
Par rapport à Internet et à ses usages au Japon, c’est quelque chose qui vient beaucoup de la culture otaku. La personne qu’on est derrière l’écran est souvent différente de la personne qu’on est dans la réalité. L’idée que les auteurs soient consommés comme des vedettes de la télévision, c’est quelque chose qui ne me plait pas énormément. Et je pense que c’est une très bonne chose que les auteurs de manga puissent montrer leurs œuvres au public sans avoir à se montrer eux-mêmes. Si les mangakas devaient tous se montrer, je pense que le nombre de mangakas diminuerait et la variété que l’on a en manga aujourd’hui avec.
Inversement, dans l’émission Manben de Naoki Urasawa, des mangakas se dévoilent, viennent parler de leur oeuvre, présenter leur lieu de travail. Ils sont filmés dans leur pratique, dans leur vie. Est-ce que c’est quelque chose que vous regardez et appréciez ?
Je n’ai pas vu tous les épisodes, mais je regarde de temps en temps cette émission. Pour autant, je n’ai jamais réfléchi au sens que ça pouvait avoir, à ce que ça pouvait apporter. Je n’ai pas de point de vue de si c’est bien ou non de faire plus connaître le métier de mangaka. Par contre, en tant que mangaka je trouve ça très intéressant de découvrir comment les autres travaillent.
Revenons à Blue Period, dont le titre est une référence directe à Picasso et à sa période bleue. Ces références reviennent par ailleurs à plusieurs reprises dans l’œuvre. Qu’est-ce que ce peintre représente pour vous ?
C’est personnel, mais je vois une ressemblance entre Pablo Picasso et Osamu Tezuka.
À quel niveau ?
(Réfléchit longuement) Quand on lit des biographies sur Picasso, on se rend compte que c’est quelqu’un qui avait beaucoup d’énergie, de très dynamique et on découvre aussi tout ce qu’il a fait pour le marché de l’art. Tezuka quant à lui a fait des œuvres très diverses en allant du manga pour enfants aux mangas pour adultes. Il a vraiment contribué à agrandir et diversifier l’industrie du manga. En cela, je trouve qu’il y a une ressemblance entre les deux. Il y a aussi le fait qu’ils étaient tous les deux des artistes qui ont beaucoup produit et qui avaient une façon d’entreprendre très active.
Dans une autre interview, vous confiiez qu’il n’était pas amusant pour vous d’aller au musée quand vous étiez enfant. Qu’est-ce qui a changé depuis cette période ?
Quand j’étais petite, j’aimais bien feuilleter les livres d’art qu’il y avait chez moi. Par contre, tout ce qui était aller dans des musées, des aquariums ou voir des arts traditionnels tels que le kabuki (théâtre japonais traditionnel très codifié), j’avais l’impression qu’on me faisait étudier, et du coup je trouvais ça ennuyeux. C’est en grandissant et en complétant mon apprentissage, notamment en apprenant à regarder une œuvre, que j’ai pu trouver de l’intérêt à l’art.
Dans Blue Period, on sent cette volonté d’intéresser le lectorat en vous mettant à sa portée, dans les dialogues et les comportements, mais aussi d’intéresser à l’art. Est-ce qu’avec ce manga vous avez envie de pallier ce manque que vous avez ressenti durant votre jeunesse ?
Effectivement. Et l’idéal serait que lire mon œuvre puisse donner une occasion au lecteur de trouver le moyen d’enrichir sa vie, plus particulièrement au travers de l’art.
Merci à Clarisse Langlet (Pika), Emily Yeh (Kodansha), Sayaka Okada (Traductrice des questions) et Miyako Slocombe (interprète).
© Tsubasa Yamaguchi / Kodansha Ltd.
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Blue Period.
Par Tsubasa Yamaguchi.
Pika, 7,50 €.
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