Tsugumi Project #1
Il y a 260 ans, une guerre nucléaire a changé la face du monde. Touché par de multiples frappes lourdes, le Japon est depuis considéré comme inhabitable. Un groupe de prisonniers est envoyé sur l’archipel avec une mission d’un an : retrouver le « ToraTsugumi », l’arme biologique à l’origine du conflit. Le danger est grand, mais s’ils accomplissent leur mission, ils seront des hommes libres. La mission commence très mal : leur avion se crashe avant d’arriver à destination. Heureusement, quelques-uns en ressortent vivants. Commence pour eux une lutte pour la survie.
Dernière création en date des éditions Ki-oon, Tsugumi Project est l’un de leurs titres les plus ambitieux graphiquement. Et c’est sans aucun doute ce qui fait qu’il interpelle à ce point. Il est évident que le mangaka prend un malin plaisir à dessiner des planches aux décors post-apocalyptiques fouillés, replissant frénétiquement les blancs de petits traits et détails, donnant corps à un univers urbain prégnant. Ou du moins ce qu’il en reste, les bâtiments et infrastructures modernes ayant été délabrés par la guerre et le temps. N’y allons pas par quatre chemins, on pense sans détour aux scènes de destructions urbaines d’Akira, le trait rigoureux de Katsuhiro Ôtomo laissant place à la fougue de celui d’ippatu. Les personnages et les pages couleur n’en pâtissent pas pour autant, les uns comme les autres sachant capter le regard du lecteur en quelques secondes. Assistant pendant des années, notamment de Shinichi Ishizuka (Blue Giant, Vertical…) ou Jirô Taniguchi, ippatu prend son envol en solitaire, et il a été bien épaulé !
Ce premier tome ne représente pour le moment qu’une rapide introduction, durant laquelle est posé l’environnement mystérieux de ces terres jadis pleines de vie. On y aperçoit des petits individus à la croisée entre les singes et les hommes. Et surtout Tora et Tsugumi, possibles alliés du héros Léon: deux personnages charismatiques, surpuissants et énigmatiques. Le premier est une sorte de gigantesque lion et le second semble être un être hybride entre une femme et un rapace. Leur nom évoque évidemment la fameuse arme que convoitent ceux qui ont diligenté cette mission… mais on ne sait rien de plus pour l’instant.
En définitive, si l’on en sait peu pour le moment, on entrevoit le potentiel du récit. On est bluffé par l’aisance avec laquelle le mangaka retranscrit ce monde dans lequel l’humanité n’a plus de prise. Et tout autant secoué par les planches grattées à l’extrême, par l’action et par le rythme soutenu de cette histoire de survie en milieu hostile.
© ippatu / Ki-oon – Traduction : Sébastien Ludmann
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