Tueur de moustiques
Comment, quand on a grandi en jouant sur les collines et dans les champs, en vient-on à modifier cette nature, en officiant comme « tueur de moustiques » ? Dans ce petit ouvrage autobiographique, John Porcellino raconte cette expérience professionnelle particulière. Dans une introduction écrite, l’Américain détaille sa fascination pour les « mosquito men », « payés pour faire ce que l’on faisait pour le plaisir : se promener autour de vieux marécages (…) ». A l’âge de 20 ans, en 1989, il est embauché par une entreprise locale de contrôle de moustiques, et chargé d’arroser la région de pesticides.
Avec un léger humour et une sobriété agréable, il décrit la bonne façon de repérer les larves et de les exterminer. Mais aussi sa prise de conscience, suite à des lectures sur l’hindouisme, du caractère sacré de la nature (il se sent alors incapable de continuer ce travail qui lui plaisait pourtant, pour des raisons éthiques). Ce n’est pas son trait rudimentaire, parfois franchement maladroit, voire rebutant, qui séduit — pour ces histoires courtes principalement publiées entre 1989 et 1999, l’auteur demande d’ailleurs au lecteur un peu d’indulgence : « quelques-unes des premières planches sont assez brutes, à la fois dans leur contenu et dans leur exécution. (…) Dans un effort d’honnêteté, j’ai décidé de les laisser toutes demeurer telles qu’elles avaient été publiées à l’origine. » Mais son propos original fait de ce court ouvrage un témoignage instructif.
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