U4 #1-5
Le virus U4 a décimé la majorité de la population mondiale en quelques mois, à l’exception notable des adolescents. Ces grands gamins débrouillards s’organisent dans le chaos, tandis que quelques adultes survivants (militaires, scientifiques…) tentent d’imposer une loi martiale pour organiser ce qui reste de la société. On suit ici quatre personnages en France, tous ex-joueurs en ligne et qui vont se croiser à Paris : Koridwen, venue de Bretagne, mue par les légendes contées par une grand-mère un peu sorcière ; Jules, qui a découvert une petite fille dans son immeuble, qui serait peut-être la dernière enfant sur Terre ; Stéphane, fille de virologue, incarnation de la rationalité ; et Yannis, geek marseillais hanté par les fantômes de ses proches. Avant que les réseaux ne soient coupés, ils ont tous reçu la convocation du maître de leur jeu : rendez-vous à Noël au coeur de la capitale pour remonter le temps et éviter la catastrophe.
Auteurs de la chouette série-concept Alter-Ego, Denis Lapière et Pierre-Paul Renders se lancent de nouveau dans une série dont les tomes se lisent dans l’ordre qu’on veut, à l’exception de Khronos, l’ultime volume fournissant réponses et conclusion. Ils s’inspirent pour cela de la série de romans pour ados U4, signée Florence Hinckel, Carole Trébor, Vincent Villeminot et Yves Grevet. Avec Adrian Huelva pour seul dessinateur, la série assure une belle unité et le concept fonctionne parfaitement : les destins des personnages s’entrecroisent, les non-dits et ellipses d’un tome sont éclairés dans l’autre, et les surprises sont réelles dans la lecture de chaque volume. Bien construit et dialogué de manière crédible, le scénario est haletant de bout en bout, et réussit à apporter une vision différente dans le genre post-apocalyptique. On trouve bien quelques rebondissements faciles et personnages caricaturaux, et des pages au dessin un peu bancal, mais devant le volume (5 x 140 pages !), on peut se faire tolérant. D’autant que le plaisir est là, pour les ados comme pour les grands.
Publiez un commentaire