Ugly Princess #1-7
Dernière année de collège. Mito Meguro – dont le nom signifie « belle personne aux yeux noirs » – a du mal à s’assumer. Timide, nerveuse et peu conforme aux critères de beauté archétypaux, elle a eu le malheur de déclarer sa flamme à un garçon populaire… qui l’a immédiatement tournée en ridicule. Depuis, Mito est la risée de tous. Une vie morose, donc, mais où subsistent quelques éclaircies. L’anti-héroïne peut compter sur ses amies geekettes, Haru et Maru, qui partagent sa passion pour le jeu vidéo de drague « Princess Paradise ». Et il y a Kunimatsu, un camarade de classe qui a pris sa défense et la considère avec respect. Evidemment, Mito en tombe très amoureuse. Cette fois, en revanche, elle décide de remonter la pente, chasser le désespoir et déclarer la guerre à ses complexes. Game on !
Ugly Princess, c’est fini. Le nouveau shôjo de Natsumi Aida (Switch Girl!!) n’aura pas trainé et c’est tant mieux. Le ton ne reste pas sombre. Mito passe par différents stades – elle « level up », dirait la gameuse ! – et l’oeuvre suit la même voie. Si bien qu’au tome 5, Ugly Princess bifurque radicalement. Arrivée au lycée, la princess change de vie et rencontre trois éphèbes qui ressemblent à s’y méprendre aux héros de son jeu vidéo favori – on a beaucoup, beaucoup de mal à croire à cet artifice, qui n’est d’ailleurs pas le seul du récit. Admettons. En quête de normalité, Mito se met alors aux magazines de mode et aux rituels de beauté. Pour être heureux, masquons les différences et rentrons dans le moule ? Oui (et c’est regrettable) mais pas seulement. C’est dans le dernier volume qu’on comprend qu’Aida, bienveillante, consacre toute sa série à un même message : deviens une version de toi-même dont tu peux être fièr(e). La réponse étant différente pour chacun(e).
Avant tout destiné aux adolescentes, Ugly Princess remplit son contrat auprès de ce public. Les adultes aguerri(e)s, pour leur part, risquent de s’ennuyer devant les accès de mièvrerie juvénile ou les monologues intérieurs – ingénus et « signés Captain Obvious » – qui jonchent le manga. Mais en se prenant au jeu de cette charmante histoire, pleine d’humour et d’optimisme, celles et ceux-là pourront peut-être panser quelques plaies de jeunesse.
KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.
Publiez un commentaire