Ultraman #1
Véritable phénomène culturel, Ultraman, né dans les années 1960 et toujours présent à la télévision, est l’un des super-héros les plus cultes du Japon. Avec son costume d’époque et ses postures rigides, c’est aussi l’un des plus datés ! Aujourd’hui, dans le seinen bien actuel que propose Kurokawa, la mission de Shimizu et Shimoguchi est analogue à celle d’un Urasawa sur Pluto, réactualisation d’Astro Boy : offrir un récit moderne et sérieux à une icône du passé.
Près d’un demi-siècle après qu’Ultraman ait sauvé la Terre, les exploits du super-héros sont désormais relégués aux musées. Mais si les envahisseurs extraterrestres n’avaient jamais réellement quitté la planète et collaboraient avec le gouvernement ? L’attaque surprise d’un ennemi non identifié va sortir Shinjirô, le fils du premier hôte d’Ultraman, de sa vie paisible. Il est temps pour le jeune homme de prendre la suite de son père.
Avec ses designs mécaniques classieux tout droit rescapés d’Iron Man ou d’Evangelion, le manga rénove l’image du héros avec brio. Pourtant, ce coup de peinture place aussi le titre dans un drôle d’entre-deux. Car s’il était nécessaire de sacrifier le charme vintage du héros original, cet Ultraman version 2012 ne propose pas non plus un excellent récit de super-héros moderne… La faute à un découpage fouillis, des personnages insipides et un récit archétypal à l’extrême. Certes, l’univers possède un grand capital sympathie. Mais au-delà de ses clins d’œil malicieux et de son action pêchue – ainsi qu’un excellent contenu éditorial annexe –, ce premier tome vite lu et vite oublié n’a malheureusement plus rien à offrir. Honnête, mais à des années-lumières des meilleurs comics actuels ou de la finesse d’un Pluto.
© Eiichi Shimizu, Tomohiro Shimoguchi 2012 © TSUBURAYA PROD. 2012 / HERO’S Inc., Tokyo.
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