Umbrella Academy : la bonne surprise Netflix de l’été
L’adaptation des comics de Gerard Way et Gabriel Ba a trouvé son rythme dans sa saison 2 mise en ligne cet été et s’impose comme un excellent divertissement, rythmé et habité par de jolis personnages.
Après une saison 1 poussive qui ne trouvait jamais vraiment ni le bon tempo, ni le ton juste, impressionnant passage à la seconde pour Umbrella Academy. L’adaptation de la BD de Gerard Way et Gabriel Ba parue en 2009 en France chez Delcourt avait, à son arrivée sur Netflix l’an passé, laissé un sentiment de gâchis. De la saga familiale enlevée qui nous avait séduits sur papier, couronnée par un Eisner award, ne subsistaient que les personnages, cette fratrie d’ex-superhéros désunie de retour au bercail pour les funérailles de leur père adoptif, mais à l’état de coquilles vides.
Umbrella Academy se prenait beaucoup trop au sérieux pour une série dont l’une des figures phares est un chimpanzé majordome doué de la parole. Pire, elle donnait l’impression de tirer à la ligne : trop de dialogues explicatifs, trop de scènes d’exposition pour la douzaine de personnages principaux, et tout ça pour dérouler une intrigue cousue de fil blanc.
La saison 2 exploite enfin le potentiel foldingue de ses héros
L’intrigue de la saison 2 n’est pas beaucoup plus déroutante. Et pourtant, cette fois, tout fonctionne. Déjà parce que les scénaristes, en confiance, s’autorisent enfin à exploiter le potentiel foldingue de leurs héros sans faire de leurs capacités spéciales le trait déterminant de leur personnalité.
Five, l’un des gamins Heargraves, est un tueur à gages capable de faire des sauts dans le temps et l’espace. Cela fait de lui une formidable machine à rebondissements capable de relancer la série dès que l’action bat de l’aile. Mais c’est aussi un quadra coincé dans le corps d’un garçon (excellente performance du jeune Aidan Gallagher), seul à vraiment assumer les grandes responsabilités qu’entraînent ses grands pouvoirs. Dans son sillage, toute la petite famille se retrouve téléportée, dès la première scène, en 1963, à la veille de l’assassinat de Kennedy. Et son plus grand défi va être de convaincre les autres qu’il faut à nouveau sauver le monde.
Plus drôle et plus chaleureuse
Ce voyage dans le temps se révèle être une excellente manière de confronter frères et sœurs, chacun de leur côté, à de nouvelles aventures dans le Texas des Trente Glorieuses. Comme en saison 1, les scénaristes peinent un peu à les faire exister par eux-mêmes mais à mesure qu’ils vont se reconnecter et des partenariats s’instaurer, la série trouve une toute nouvelle dynamique.
Plus chaleureuse, plus drôle, plus inventive, dotée d’une direction artistique plus soignée (bonne musique, scènes d’action solides), Umbrella Academy se réinvente donc en série B bien fichue et joyeuse, à rebours de la tendance à dépeindre les super-héros en mode dépressif.
Publiez un commentaire