Un Anglais dans mon arbre
Olivia Burton apprend au décès de son père qu’elle descendrait par lui du célèbre Sir Richard Francis Burton, Britannique polyglotte du XIXe siècle amateur d’exotisme, et potentiel découvreur des sources du Nil (ou pas loin). Son intérêt est piqué et elle se plonge dans la vie et le parcours de cet étrange Anglais, comme pour renouer avec un héritage paternel dissolu – son géniteur, toujours absent, ne l’ayant pas vraiment élevée. Se voir comme la descendante d’un personnage aussi haut en couleurs fait tourner la tête d’Olivia, qui ira jusqu’en Afrique pour enquêter. Et se rendra compte que, comme souvent, c’est davantage le chemin qui compte, que la destination.
Les auteurs de L’Algérie, c’est beau comme l’Amérique reviennent avec un récit autobiographique étonnant, entre récit de voyage et comédie initiatique. Le fond est passionnant (les extraits des livres de Richard Burton notamment, leur critique aussi), la réflexion introspective sur la filiation également. Mais surtout le rythme est enlevé, la mise en scène millimétrée, les personnages cocasses et les rebondissements soigneusement ménagés. Le résultat est bluffant, d’énergie, de simplicité et de sincérité. On rit, on ouvre grand ses yeux, on partage la montagne russe émotionnelle d’Olivia Burton, élégamment mis en images par la ligne ronde de Mahi Grand, soutenue par des matières crayonnées bien dosées. Une excellente comédie, intelligente et piquante, comme il n’en sort que trop rarement.
Publiez un commentaire