Un enchantement ***
Par Christian Durieux. Futuropolis/Le Louvre, 17 €, le 25 août 2011.
C’est l’heure de tirer sa révérence pour cet homme d’État, qui fut haut fonctionnaire et ministre, et auquel ses collaborateurs et « amis » veulent rendre un dernier hommage. Un salut en forme de dîner pince-fesses dans une grande salle du musée du Louvre, entre les chefs d’oeuvre de David et Delacroix. Mais l’homme du jour n’est pas prêt à supporter cet ultime et pompeux cérémonial, et préfère se perdre dans les allées du palais, où il tombe sur une jeune femme toute simple, avide comme lui de se laisser aller.
Avec talent et enthousiasme, Christian Durieux crée une sorte de petite pièce de théâtre dans le plus beau musée du monde, un dialogue drôle et touchant à l’heure de la fermeture, au cours d’une balade aux accents oniriques. Mais attention, il ne s’agit pas d’une simple visite de l’institution, ni même d’un récit passe-partout qui se servirait du Louvre comme n’importe quel décor. Non, l’auteur joue habilement du lieu et des personnages, s’appuyant intelligemment sur l’histoire du premier pour faire parler les seconds. Qui finissent par fusionner littéralement avec les toiles et statues. Car en envoyant bouler le protocole (un peu à la manière du héros de ses Gens honnêtes, écrit par Gibrat), son héros – mené par une muse mystérieuse – délaisse sa vie normée et pesante d’avant, pour s’évader dans la beauté et la poésie des tableaux. On l’accompagne sans se laisser prier et, tour à tour, on rit, on pleure, on s’attendrit, pour finir par ouvrir de grands yeux devant l’art des siècles passés. Et on ressort de cet Enchantement totalement… enchanté.
Achetez Un enchantement sur Fnac.com
Achetez Un enchantement sur Amazon.fr
Commentaires