Un faux boulot
Jean vit de petits boulots, n’ayant pas envie d’emprunter le chemin routinier d’un métier à horaires fixes et sans cesse répétés. Comme feu son père. Et une de ses principales activités est d’être animateur accompagnateur de séjours de vacances pour handicapés. Pas un vrai travail selon sa mère… Mais lui s’investit à fond dans cette tâche souvent ingrate et pleine de surprises.
Sur un sujet proche de Colo Bray-Dunes 1999 – les vacances de groupes de handicapés, mentaux et/ou physiques –, Un faux boulot emprunte une voie graphique et narrative bien différente. Là où Dav Guedin poussait le dessin vers des terres radicales et proposait un récit parfois violent et troublant, Le Cil vert choisit une vision plus distanciée. Avec de l’humour et une réflexion sur son propre parcours et ses angoisses, ce jeune auteur pointe quelques vérités sur la réalité de l’accueil des adultes handicapés (les médicaments, le coût des séjours, la non qualification de certains animateurs dont lui…) sans verser dans le politique. Sa succession d’anecdotes, à la mise en scène simple et impeccable et au dessin agréable mais parfois un peu simpliste, se lit avec intérêt, mais on a souvent l’impression de survoler le sujet. Pas facile de mener une introspection et un témoignage quasi documentaire avec un ton humoristique ! Surtout pour un quasi premier album ! Au final, Un faux boulot s’en sort bien, sans fausse note. Même si on aurait apprécié que Le Cil vert aille plus loin…
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