Par Fabien Bedouel et Laurent-Frédéric Bollée. 12bis, 13,50€, le 21 avril 2011.

Dans le premier épisode de ce Long Destin de sang, toutes les préalables à un drame humain – basé sur un autre drame humain – étaient posés.

On y suivait la quête de vérité d’un soldat en permission et d’un journaliste, tous deux persuadés de l’existence d’un scandale caché autour d’un régiment. Dans ce second tome, leurs soupçons se confirment:  l’armée a délibérément drogué des militaires pour les rendre plus agressifs et tente désormais, avec l’aide de plusieurs notables, de masquer le massacre qui s’est ensuivi…

Dans ce diptyque tendu, le scénariste Laurent-Frédéric Bollée imagine une tragédie au cordeau, extrêmement bien pensée. Le cadre de la Première Guerre mondiale fournit une ambiance angoissante à souhait, et la petite dizaine de personnages mis en avant évolue en un ballet finement orchestré, permettant au lecteur de saisir progressivement tous les tenants de l’intrigue. Conçue comme une pièce de théâtre – les épisodes sont baptisés « actes » -, cette histoire est mise en images par Fabien Bedouel (L’Or et le sang). Son trait anguleux lui confère une rugosité nécessaire, et l’utilisation des ombres et des masses de couleur permet d’appuyer la noirceur du propos ou de l’éclairer – un peu -, c’est selon. Un travail d’orfèvre, parfaitement charpenté et huilé.

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