De 2002 à 2007, l’auteur de Philémon (décédé le 2 avril 2013) fut l’invité d’une chronique, Un magnéto dans l’assiette de Fred, parue dans La Lettre bimestrielle de Dargaud. De ces échanges réguliers (dans un restaurant parisien — souvent une brasserie chic !) avec l’éditeur François Le Bescond, est issu le recueil du même nom.

Richement illustré par des extraits d’albums, mais aussi des dessins de jeunesse, des photos, des croquis ou des couvertures de Pilote, cet ouvrage constitue le pendant de celui de Marie-Ange Guillaume (Fred, l’histoire d’un conteur éclectique, paru en 2011). Les conversations y sont restituées de façon vivante, et sobrement contextualisées.

Fred évoque son premier dessin publié (sur « les joies de l’alpinisme »), son premier original vendu. Il raconte son « parrainage » d’un jeune Breton, Mathieu Morverand, qui traversa l’Atlantique en kayak de mer, ou ses « préfaces avortées » — si René Goscinny, Gébé et Pierre Tchernia en ont signé, Ionesco, Charlie Chaplin, Antoine Blondin et Charles Trenet auraient aussi dû se livrer à l’exercice. Commente sa collaboration avec Jacques Dutronc, pour lequel il écrivit plusieurs chansons ; revient sur Le feu de camp du dimanche matin, mythique émission d’Europe 1 animée par ses soins et ceux de Goscinny, Gotlib et Gébé ; évoque les années anarchiques Hara-Kiri ; conte sa façon de gribouiller des idées ou dessins sur des Post-it ou son goût pour le Québec. Une lecture tendre et émouvante, une façon de poursuivre les adieux à l’immense Fred.

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Un magnéto dans l’assiette de Fred
Entretiens menés par François Le Bescond.
Dargaud, 15,99€, le 24 mai 2013.

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