Recueil de nouvelles plus ou moins indépendantes et filées, ce dernier volume d’Un petit goût de noisette est un beau moment de lecture réconfort. Non pas parce que les situations et thèmes qui y sont abordés y sont uniquement légers ou faciles, mais parce que la délicatesse avec laquelle Vanyda (L’Immeuble d’en face, L’Année de la chèvre…) parvient à écrire et dessiner ses petites saynètes de vie ordinaire touche au plus juste. Impossible de tricher ou de mentir, tout du long le lecteur est placé au plus près de ses personnages. Ados, jeunes adultes, parents, veufs, quels que soient le profil et leur histoire, l’autrice parvient à rendre la situation de chacun tangible et réaliste en quelques instants dans de douces(-amères) tranches de vie sans artifice.

Ça a toujours été ça, toute la force de Vanyda : parvenir à croquer des êtres humains et des instants de vie en apparence anodins tout en les retranscrivant avec sincérité et authenticité. Sans redite et avec tendresse, elle donne vie à son petit théâtre humain grâce à de multiples teintes colorées posées à même la planche. Au point même que, 8 ans et demi après le premier opus, le troisième et dernier volet de cette série manifeste une forme incontestable de maturité graphique. Ses aquarelles monochromes ou savoureusement nuancées portent sens et émotions. Sa ligne, plus fine et plus personnelle que jamais laisse place aux détails sans surcharger ses planches.